n Californie le 10 février dernier, des activistes environnementalistes manifestaient lors d’une séance du Conseil du Comté de Sonoma. Ces manifestants protestaient contre « Preservation Ranch, le plus grand projet de conversion forestière de l’histoire californienne, qui voudrait convertir 730 hectares de forêts côtières en vignobles ». Pour marquer les esprits, un écologiste était déguisé en bouteille géante et mimait la découpe à la tronçonneuse d’une douzaine de ses camarades, déguisés en arbres et en feuilles (voir photo).
Les membres de l’organisation Gualala River présentaient également une pétition de 20 000 signatures, espérant faire fléchir le Conseil. En janvier dernier, ses membres avaient en effet gelé le projet d’agrandissement d’un vignoble qui aurait nécessité de raser des arbres. Mais pour l’instant le Conseil n’a pas pris de position dans ce sens, la situation étant plus complexe que dans le cas d’un simple projet privé.
Depuis 2001, le fond de retraite des employés californien de la fonction publique (CalPERS) cherche à investir dans des vignobles. C’est le projet « Preservation Ranch », proposé par la société Premier Pacific Vineyard*, qui a été officiellement retenu par CalPERS le 6 février 2012. Elle propose de « faire de 8 000 hectares de forêts de séquoïas un modèle de valorisation de terres incultes ». Le dixième de cette surface sera converti en vignoble, afin de pouvoir financer la valorisation du reste de la forêt, à la fois en réserve naturelle et en source de bois de scieries.
Les associations écologistes dénoncent les effets désastreux de cette logique pour l’environnement du comté de Sonoma. Selon elles, le projet de CalPERS va nuire aux réserves hydriques, à l’écoulement des eaux de surface, à la protection vie sauvage et à la lutte contre le réchauffement climatique.
* : Premier Pacific Vineyard est une entreprise de gestion de vignobles, le premier porte-feuille de ce type aux Etats-Unis selon ses actionnaires.
[Source et photographie : Press Democrat]