e salon des vins de Loire connaît manifestement une crise, et même si le climat n’a pas été favorable à sa 27ème édition (vols, voyages en train ou en voiture rendus impossibles par la neige), la baisse de fréquentation de 15 à 20% avouée par les organisateurs dès la fermeture est à mettre en relation avec la baisse du nombre d’exposants, qui étaient 560 cette année, contre 592 il y a deux ans.
François Chidaine, (président de l’AOC Montlouis) qui a quitté en janvier le conseil exécutif d’Interloire (pour en savoir plus, cliquer ici), avait eu dans une récente interview accordée au Vigneron du val de Loire un jugement prémonitoire : « le salon stagne, et la rupture de calendrier entre le salon et les Off risque d’être catastrophique. » Les Off, ce sont la Dive Bouteille au Château de Brézé (à côté de Saumur), et à Angers le salon Renaissance des appellations ainsi que le Salon des vignerons bio de Loire. Tous trois se tenaient les 29 et 30 janvier, une semaine donc avant le salon des vins de Loire !
La Dive bouteille, le salon des vins dits naturels, est un salon national, mais né en vallée de Loire, où ces vins sont historiquement bien représentés (la buvabilité étant un des maîtres mots de la région, comme le confirment de nombreuses enquêtes menées dans la restauration.) 40 vignerons de Loire y étaient présents (pour accéder à la liste cliquer ici), dont la plupart ne se sont pas déplacés à Angers, et parmi eux beaucoup de jeunes domaines qui montent, comme le Domaine du Collier, Marc Pesnot, ou encore la référence pour Bourgueil que sont Catherine et Pierre Breton. Quant à Renaissance des appellations, l’association compte 19 membres en Loire (cliquer ici pour voir la liste) qui jouissent d’une forte notoriété, comme la Coulée de Serrant, Sébastien Riffault, Olivier Cousin ou René Mosse, tous absents du salon. Le nouveau venu en 2012, le salon des vignerons bio de Loire, comptait pour sa part 102 domaines (liste accessible en cliquant ici). Enfin, la semaine précédente, avait lieu à Montpellier le salon millésime bio, où se trouvaient déjà 57 vignerons de l’ensemble qui va de Nantes à Sancerre (pour en savoir plus cliquer) ! On comprend que certains importateurs n’aient pas pu rester trois semaines en France, ou faire trois allers-retours de suite, sans parler des distributeurs français originaires de régions un peu éloignées…
Sur place, les allées étaient clairsemées, il y avait moins de joyeux drilles que les années précédentes (on se souvient de Patrick Desplats, du domaine des Griottes, enfarinant ses visiteurs en 2004, en particulier un Bruno Quénioux un peu décontenancé !) Pour finir, de nombreux visiteurs ont critiqué quelques problèmes d’organisation (système de navettes qui a connu beaucoup de retards, parkings mal déneigés, ou encore une décoration moins avenante que par le passé.)
Les responsables du salon sont cependant conscients de ces difficultés, Christian Groll, le directeur du parc des expositions d’Angers, et Pierre Aguilas, président du salon, estiment qu’il faut faire peau neuve et fédérer à nouveau tous les vins de Loire. Un problème de divergence entre les logiques naturelles et les productions dites conventionelles que Pierre Aguilas, en tant que président de la confédération nationale des AOC, connaît très bien…