réé en 1992 par un passionné de vins, Philippe Stuyck, qui en est toujours l’éditeur, le magazine bimestriel (6 numéros par an) In Vino Veritas fête ses 20 ans. Malgré son âge et ses 12 000 exemplaires, dont 7000 abonnements, IVV reste fidèle à l’esprit iconoclaste de ses débuts, et se distingue par l’originalité de son lectorat (35% de ses abonnés en France, dont beaucoup de vignerons) son bilinguisme (une édition francophone et une néerlandophone pour 55% de ses abonnés belges), ou encore son équipe (quelques journalistes, mais aussi des articles proposés par des amateurs). Le plus remarquable dans cette revue est peut-être son ton, tout en nuances, critique mais sans méchanceté, hédoniste mais sans complaisance, poético-humoristique mais sans lyrisme débridé, et avec le bon goût de ne mettre ni notes, ni étoiles. On s’adresse ici à un lecteur, pas à un adepte des cours de la bourse du vin !
Comme beaucoup de médias du vin, la revue est très majoritairement financée par la publicité (à 90%, avoue Philippe Stuyck avec une remarquable volonté de transparence) que par ses ventes, mais l’équipe estime ne pas être dépendante de ses annonceurs, en général des grandes appellations et des grands châteaux qui ne monopolisent pas les pages, IVV s’étant toujours attachée à faire découvrir des personnalités authentiques, sans contrepartie financière : des appellations et des pays méconnus, des vignerons iconoclates (Deiss, Joly, Dagueneau étaient présents dès les premiers numéros), ainsi que le mouvement biologique et naturel.
A l’avenir, même si la revue vise toujours un public d’oenophiles, l’ambition est de suivre le renouvellement des générations, en particulier grâce à une version numérique (au même prix que l’abonnement papier, 40€ par an, mais avec en plus une newsletter économique).
En photo, de gauche à droite : David Cobbold, Jim Budd, Marc Van Hellemont, Hervé Lalau.