es producteurs languedociens veulent croire en l’avenir de l’IGP pays d’Oc . C’est du moins ce qu’ils ont manifesté en votant à l’unanimité, lors de l’Assemblée générale de l’ODG le 9 décembre à la Grande Motte, une augmentation de 0,12 €/hl de leur cotisation syndicale. Celle-ci, qui était restée stable à 0,77 €/hl depuis 1999, est désormais portée à 0,89 €/hl. Cette hausse fait suite à celle, décidée le 22 novembre dernier par Inter Oc, portant la taxe interprofessionnelle de 0,25 à 0,50 €/hl (pour relire notre article, cliquez ic). Le syndicat de l’IGP pays d’Oc, qui doit donc verser 0,50 €/hl à l’interprofession pour le compte des producteurs, n’avait donc d’autre choix que de relever le niveau de cotisation des producteurs. Au final, la production s’en sort plutôt bien, puisque l’ODG ne répercute aux producteurs que la moitié de la hausse, soit 0,12 €/hl.
« L’interprofession a besoin de plus de moyens pour défendre le label Oc dans un environnement concurrentiel et réglementaire modifié par l’arrivée des vins sans IG avec mention du cépage », a argumenté Olivier Simonou, président d’Inter Oc. « Il faut remuscler la qualité de l’IGP Oc à travers une démarche de modernité », a-t-il poursuivi en lançant plusieurs pistes d’innovation possible. « Il faut inscrire nos vins dans le développement durable qui, d’ici 5 ans, sera un pré-requis pour l’accès au marché. Nous pouvons également avoir de grandes ambitions avec nos vins mousseux de qualité, désormais inscrits dans notre cahier des charges. C’est un produit d’avenir, le marché mondial des effervescents est en pleine croissance».
Enfin, pour soutenir les ventes sur le marché français qui représente désormais la moitié des volumes d’IGP pays d’Oc, Olivier Simonou a annoncé la création d’un club des enseignes. A l’image du Club des marques déjà en place au sein d’Inter Oc, ce club des enseignes proposera, aux distributeurs qui en feront partie, des actions de promotion co-financées par l’interprofession, notamment sur les MDD qui représente 60% des ventes d’IGP pays d’Oc dans la GD française.
Comme l’a présenté Frédéric Volle du cabinet ABSO Conseil à qui Inter Oc a confié une étude prospective, tout l’enjeu des prochaines années vise à repositionner l’IGP pays d’Oc dans le cœur et le haut de gamme des vins de cépage, laissant le segment des entrées de gamme aux VSIG. « Les VSIG avec mention de cépage n’ont pas encore pénétré la GD, mais ils vont le faire en entrant par le bas de la pyramide. Ils sont aujourd’hui positionnés 0,5 €/l moins chers que l’IGP pays d’Oc. D’après une enquête que nous avons menée auprès des metteurs en marché, le volume de VSIG pourrait atteindre 2 millions d’hl d’ici trois ans, peut-être même avant du fait des conditions de la récolte 2011 », a expliqué le consultant. L’étude prospective imagine plusieurs hypothèses d’évolution pour l’IGP Oc : plusieurs scénari catastrophe avec des baisses de volumes jusqu’à 70% dans le cas où Inter Oc adopterait une attitude passive. A l’inverse, en cas d’attitude offensive pour la défense du label Oc, l’étude prévoit une baisse contenue des volumes (-10%), voire même des ventes en progression.