ctée dans la dernière OCM, la libéralisation des droits de plantation fait l’objet d’une mobilisation de la production depuis plus d’un an, mais il semblerait que ce combat s’enlise. Malgré l’opposition de 12 états membres et du Parlement européen, la Commission Européenne refuse de revenir sur sa décision de décembre 2007. Mais le commissaire européen s’est dit prêt à revoir cette position si une majorité se dessine au Conseil des Ministres. La seule voie possible semble donc de convaincre d’autres états membres de rejoindre la position française et allemande. « Cette majorité est à portée de main, soutient Pascal Bobillier-Monnot, directeur de la Cnaoc. Certains états membres seraient d’accord pour soutenir cette position. Il faut que le gouvernement français poursuive son action pour formaliser ces accords ». D’où l’idée d’en appeler aux élus pour faire avancer le dossier. Dans chaque région viticole, des réunions sont organisées pour sensibiliser députés, sénateurs, conseillers généraux, présidents de conseils régionaux, présidents d’associations de maires des départements… à l’importance de ce dossier.
La première réunion a eu lieu le 13 octobre dernier à Bordeaux, la prochaine est programmée le 25 novembre prochain dans la Vallée du Rhône. D'autres suivront en Languedoc-Roussillon, Bourgogne, Val de Loire Alsace et Champagne. L’objectif est de demander aux élus de terrain d’intervenir de manière énergique auprès du gouvernement, du président de la République et des dirigeants politiques pour aboutir dans les prochains mois.
La libéralisation des droits de plantation, programmée pour janvier 2016, permettrait de tripler les surfaces de vigne en AOC en France. Les surfaces actuellement plantées en AOC en France, représentent 464 000 ha, mais l’aire délimitée de toutes les AOC françaises atteint plus d’1,6 million d’ha. La libéralisation des droits autoriserait donc la plantation d’ 1,2 million d’ha supplémentaires en AOC, avec un risque évident de déséquilibre entre l’offre et la demande. S’agissant des vins sans IG, la situation est tout autant préoccupante, estime la CNAOC, puisque leur production pourrait augmenter dans les zones mixtes, à proximité des aires d’appellation, mais aussi dans des régions où il n’existe actuellement aucun vignoble. Certains départements non viticoles ou des pays d’Europe centrale ont déjà manifesté leur intention de créer de nouveaux vignobles.