'examen à l'Assemblée Nationale du projet de loi de financement sur la sécurité sociale (PLFSS) pour 2012 a donné lieu, comme prévu à de houleux débats autour de son article 16, qui prévoit une hausse des taxes sur les alcools forts. A l'issue du vote, le projet adopté prévoit la taxations des produits titrant plus de 18° d'alcool (contre 25° dans le projet initial), le rhum fait exception et le vin est épargné. Parmi les 22 amendements déposés, ceux qui visaient à les soumettre également n'ont pas été adoptés. "Les producteurs de vin sont largement exonérés dans les autres pays d'Europe", a justifié Valérie Pécresse, ministre du Budget, dont l'argument de santé publique a peu convaincu. "Nos jeunes ne se saoûlent pas avec du vin de dégustation", a lancé, en défense de la ministre, Serge Poignant, député UMP de Loire-Atlantique. "Mais les jeunes se saoûlent davantage à la bière qu'au calvados", a répondu Guy Lefrand, député UMP du département de l'Eure.
Les députés ont défendu des positions qui dépassaient les frontières politiciennes classiques pour adopter des contours nettement régionaux. Députée socialiste de la Charente-Maritime, Catherine Quéré a ainsi défendu le cognac, "produit déjà surtaxé", dont le marché "peine à se développer"
"Il faut arrêter de défendre ses intérets de circonscription pour penser à l'intérêt général. J'en ai marre que les gros alcooliers se cachent derrière une infanterie de petits viticulteurs", a tonné Jean-Marie Le Guen (PS). La fédération des spiritueux n'en a pas moins inspiré les députés, "plusieurs amendements reprenant à la lettre les projections d'augmentation des prix construites par la fédération des spiritueux", note Jean-Baptiste Chastand pour le Monde.