n Asie, les marchés du vin sont en pleine expansion. Derrière cette lapalissade se cache un intérêt aussi croissant que de nouveaux consommateurs pour la culture du vin et l’art de la dégustation. La multiplication des ressources théoriques (livres, mangas, blogs...) et pratiques (dégustation chez des cavistes, dans des « écoles du vin »...) leur permet de mûrir leur relation avec la Dive bouteille, mais elle ne permet pas forcément une réelle appropriation, c'est ce qu'a constaté Jeannie Chee Lo MW et ce qu'elle projette de changer : à l'Est du nouveau dans le verre de vin. !
Selon elle, « dans le monde, le langage de la dégustation des vins est occidental. Nous empruntons les termes d’un langage qui ne nous est que transmis. Alors que la Chine est devenue la sixième nation productrice de vins au monde et que l’Asie est le marché du vin qui affiche le développement le plus important, nous avons besoin de penser la façon dont nous pouvons intégrer le vin à notre propre culture. » Master of Wine depuis 2008, Jeannie Cho Lee est une critique internationale de vins, née en Corée du Sud, elle est actuellement basée à Hong-Kong. En juillet 2011, son dernier livre* était publié. Il se propose d’étoffer le lexique de la dégustation des vins au travers de la cuisine et des épices asiatiques. Selon son auteur « les réactions dans la communauté asiatique devraient être ‘ça y est je comprends, maintenant que je trouve de nouvelles connexions entre le vin et moi grâce à des ingrédients qui me sont familiers’. Le lectorat occidental devrait se dire que ‘c’est nouveau et différent, je n’y avais jamais pensé auparavant’. »
Pour Jeannie Chee Lo MW, il y a un vrai paradoxe à constater que la cuisine asiatique est devenue universelle (les restaurants chinois, japonais, thaïlandais, vietnamiens... se trouvant partout dans le monde), alors que le vocabulaire de la dégustation de vins n’utilise que très peu cette ressource. Dans les descriptifs communs de la dégustation on retrouve bien des arômes orientaux comme le litchi et l’eucalyptus, mais les spécificités de la cuisine asiatique sont généralement mises de côtés. Par exemple, l’umami (cinquième sens japonais) est très rarement mentionné, peut-être parce qu’il se trouve rarement dans le vin, mais surtout parce qu’il n’y est même pas cherché.
* : le titre de cet ouvrage est ‘Mastering Wine for the Asian Palate’ (voir photo). Elle avait publié en 2009 un premier ouvrage sur les accords entre les vins et les mets asiatiques, ‘Asian Palate’.
[Source : The Korea Herald]