’Agreste, service statistique du Ministère de l’Agriculture, vient de publier les premières tendances tirées du recensement agricole décennal réalisé durant la campagne 2009-2010. En 2010, la surface moyenne des exploitations françaises métropolitaines est de 55 hectares, soit une augmentation de 31 % par rapport à l’an 2000. Cet accroissement des surfaces cultivées s’explique notamment par une diminution du nombre d'exploitations. En 2010, on en dénombre 500 000 en France, soit 26 % de moins par rapport à 2000. La diminution du nombre d'exploitations est moindre en Italie (-24 %), mais bien plus importante en Allemagne (- 36 %). Le taux de diminution annuelle du nombre d’entreprises agricoles française s’est par ailleurs réduit. Durant la décennie 1990-2000 il était de - 3,5 %, sur la dernière décennie il était de - 3 %.
Exceptée dans la filière des céréales et protéagineux, le nombre d’exploitations a diminué en France quel que soit le secteur. Malgré une diminution très importante, les sociétés de bovins représentent moins du tiers des exploitations françaises. Celles orientées viticulture approchent maintenant les 46 000, tandis qu’elles s’élevaient il y a dix ans à plus de 56 000. Les exploitations de petites et moyennes tailles ont eu davantage tendance à disparaître durant la décennie, par rapport aux grosses exploitations qui se maintiennent par le rythme des fusions. Une exploitation sur trois est une grande exploitation, contre une sur quatre en 2000. Les moyennes et grandes exploitations occupent 93 % de la Surface Agricole Utile et concentrent 87 % du volume de travail. 15 % de ces exploitations sont viticoles.
L’an dernier 970 000 personnes travaillent régulièrement dans l’une des 490 000 exploitations agricoles françaises. Si le secteur a recours à 90 000 emplois à temps pleins, le travail réalisé par les chefs d’exploitations* et les coexploitants (généralement les conjoints) a augmenté en 10 ans. En 2000, ils réalisaient 56 % du travail, maintenant ce taux est de 60 %. Autre tendance, quand la famille n’est pas considérée comme coexploitante, elle participe moins qu’auparavant aux travaux de l’exploitation. En 2000 elle avait à charge 19 % de l’activité, maintenant elle est de 12 %. Le reste du travail de l'exploitation est en moyenne réalisé par des salariés permanents (17 %) et des saisonniers (11 %).
Autres tendances sociales, 27 % des chefs d’exploitations et coexploitants sont des femmes. Quasiment une entreprise agricole sur cinq commercialise ses produits en vente directe ou en circuit court. Un peu plus de 10 % des exploitations françaises possédent des installations produisant des énergies renouvelables.
* : on trouvait 604 000 chefs d’exploitation en 2010, soit -21% en dix ans.