e 7 septembre 2011, les vignerons de Montalcino avaient à se prononcer sur le projet de réforme de leur cahier des charges. L’amendement principal aurait été l’autorisation d’ajouter dans les Rosso di Montalcino, jusqu’à 15 % de cépages autres que du sangiovese (cabernet sauvignon, merlot...), qui était jusque là le cépage unique de ces vins. Le débat avait fait rage entre les chantres de la réforme et les gardiens de la tradition, mais c’est le non qui l’a emporté. 69 % des producteurs de l’appellation qui sont ont répondu à la convocation de Ezio Rivella, président du Consorzio del Vino Brunello di Montalcino (pour relire notre article, cliquez ici).
Les partisans de l’amendement avançaient que les marchés d’Europe du Nord désirent des vins plus souples et agréables à boire et qu’ils ne pouvaient être produit qu’à partir d’un assemblage, tandis que les opposants craignaient qu’après avoir modifié le cahier des charges du Rosso di Montalcino, ce soit le Brunello di Montalcino qui soit visé par une réforme. Ce débat autour des traditionalistes et des modernistes a enflammé la Toscane, mais a également trouvé de nombreux échos auprès des experts internationaux. En effet cette histoire a remis à jour le sempiternel dilemme de l’Europe, hésitant sans savoir se décider entre marketing de l’offre qui capitalise sur la réputation de sa tradition, et marketing de la demande qui accorde sa production aux goûts du consommateur.