n mythe s’effondre. Depuis 1855, et le classement des crus classés de Bordeaux basé sur le cours des tonneaux vendus à la City, la légende voulait que le consommateur britannique soit un expert chevronné en vins. Las, une enquête diligentée par SPAR auprès de 2 000 acheteurs de vins nous montre le contraire et liquide nos illusions.
En août 2011, 2 000 adultes ont été interviewés sur leur attitude face à la sélection et à l’achat d’une bouteille de vin. Lors du choix d’un flacon, 70 % de ces sondés déclarent être anxieux à cause de leur manque de connaissance. Face à cette angoisse, 55 % des personnes interrogées compensent leur méconnaissance des vins par le recours à un avis extérieur. 28 % des sondés évitent cet embarras en se limitant à des marques dont ils ont connaissance.
L’étude a aussi révélée des mythes implantées dans l’esprit de certains consommateurs néophytes. Voici des exemples de ces idées toutes faites :
- les fruits (fraises, cerises...) utilisés pour décrire un vin sur l’étiquette ont été utilisés pour l’élaborer (selon 54 % des sondés) ;
- les vins sont coupés à l’eau (48 %) ;
- plus le millésime d’une bouteille est ancien, meilleure est la bouteille (43 %) ;
- un vin bouché avec du liège est de meilleure qualité qu’une bouteille à vis (35 %) ;
- Bordeaux, Chablis, Champagne, Jerez et Porto sont des noms de cépages (32 %) ;
- une capsule à vis s’ouvre avec un tire-bouchon (15 %).
La demande d’enseignement à propos du vin est forte, 71 % des enquêtés souhaiteraient en savoir plus sur le monde du vin. Il serait intéressant de savoir si les consommateurs français seraient plus à l’aise sur ces questions, et de voir s’ils avoueraient ne pas tant s’y connaître que ça. Pour Xenia Erwin (Master of Wine et responsable des vins pour SPAR, voir photo) « nous voulons que nos consommateurs apprécient le vin et pas qu’ils soient étouffés par l’obscure terminologie de l’industrie, qui ne réussit qu’à étoffer les légendes. Tout le monde n’est pas un œnophile chevronné, le tout c’est d’être aventureux et de s’essayer à de nouvelles choses : c’est déjà la moitié de la joie de boire un vin. »




