ans son étude réalisée auprès de 3 200 exploitations viticoles californiennes, Lucia Albino Gilbert a démontré que l’idée généralement admise selon laquelle 15 à 20 % des winemakers californiens sont des femmes est fausse. D’après ses résultats, 310 femmes tiennent le rôle de winemakers principales* dans les exploitations californiennes. De grandes différences entre régions de production sont perceptibles, les régions de la Napa Valley et de la Sonoma/Marin ayant 12 % de femmes winemakers (ces trois régions présentent 50 % des wineries californiennes), alors que la proportion est de 5 % dans la partie septentrionale du nord de la côte centrale.
En conclusion de son étude « Les Femmes Winemakers de Californie : réussites et évolutions dans une filière dominée par les hommes », Lucia Albino Gilbert suppose que « la visibilité et une réputation d’icônes de quelques femmes winemakers californiennes a créé la perception qu’il y a bien plus de femmes winemakers en Californie qu’il n’y en a en réalité. L’idée que les femmes sont plus présentes dans une filière peut par ailleurs créer une barrière à leur intégration dans un secteur dominé par les hommes. »
Par un site dédié aux femmes winemakers de Californie (pour lire notre brève à ce sujet, cliquer ici), Lucia Albino Gilbert compte rendre plus visibles l’ensemble des réussites des femmes winemakers, afin que quelques célébrités ne masquent pas l’état réel des lieux et que le fameux plafond de verre (à vin ?) soit brisé. Dans ses prochains projets, elle compte réaliser une étude sur les parcours professionnels réalisés par ces femmes winemakers et l’évolution de ces cheminements au cours des trente dernières années.
En France il n’y a pas d’estimation des proportions de femmes vigneronnes, malgré le développement d’associations comme les Femmes du Vin (pour des informations complémentaires, cliquer ici). Témoin de l’ouverture de la filière française aux femmes, la proportion de jeunes filles dans les études techniques (viticulture et oenologie ) ne cesse de croître depuis quelques années. Les universités espagnoles annonçaient quant à elles dernièrement que la part d’étudiantes des formations sur la vigne et le vin avait augmenté de 40 % depuis l’an 2000.
* : Les exploitations où les winemakers (2,7 % des exploitations) étaient la femme et son époux ont été écartées.