ans un communiqué du 9 août, Media Place Partners annonce que sa chaîne de télévision dédiée au vin, Edonys© dépose trois recours devant le Conseil d'Etat contre les décisions rendues à son encontre par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.
Edonys© dénonce tout d'abord le non-respect des délais impartis au CSA pour répondre aux demandes d'autorisation à émettre et de conventionnement : "le CSA a mis quatre mois à nous répondre puis 6 mois et demi à nous signifier le refus de notre demande alors qu'il est tenu en principe de répondre dans un délai de deux mois", précise Jean-Michel Peyronnet.
La chaîne met également en cause un traitement "honteusement discriminatoire". Quelques semaines après le dépôt de la demande d'Edonys© devant le CSA, un projet concurrent, Deovino, a déposé la sienne. Les deux demandes ont été ensuite traitées en même temps : "On nous a imposé une liste de conditions impossibles à satisfaire pour une chaîne de télévision consacrée au vin : ne pas montrer de dégustations, ne pas associer vin et plaisir, ne citer ni montrer aucune marque de vin, aucune bouteille de vin. Quand nous avons expliqué que des chaînes du câble consacrées aux voyages, par exemple, montraient parfois des routes des vins qui donnaient envie, on nous a répondu qu'une fois de temps en temps, cela ne posait pas de problème, que c'était la récurrence du thème du vin qui en était un. En d'autres termes, si on applique ces conditions, tout projet de chaîne consacrée au vin est privé de sa substance. La chaîne concurrente s'est engagée à le faire : elle devra soit respecter ce cahier des charges intenable, soit se trouver interdite d'émission par le CSA : la règle doit être la même pour tout le monde", explique Jean-Michel Peyronnet.
Deovino avait présenté une ligne éditoriale qui bannissait dégustation et promotion du vin et mettait l'accent sur le poids économique et social du secteur ainsi que sur la prévention des risques pour la santé de la consommation du vin.
Le CSA, et notamment Françoise Laborde, en charge du dossier, n'aurait pas examiné les deux demandes avec impartialité. Edonys© reproche notamment à Françoise Laborde de s'être exprimée publiquement sur le dossier, en dépit de l'obligation de réserve qui lie les membres du CSA*. Au printemps 2010, elle avait déclaré à l'AFP : « d'un côté, il y a une chaîne faite par des producteurs de vin et de l'autre une chaîne faite par des producteurs de télévision ».
La première audience au Conseil d’État se tiendra fin août.
* La loi Léotard du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, stipule dans son article 5 :
« pendant la durée de leurs fonctions et durant un an à compter de la cessation de leurs fonctions, les membres du conseil [supérieur de l’audiovisuel] sont tenus de s’abstenir de toute prise de position publique sur les questions dont le conseil a ou a eu à connaître ou qui sont susceptibles de lui être soumises dans l’exercice de sa mission ».