’observatoire des prix et des marges a été créé par la loi LMA de 2010. Après plusieurs mois de travail sous la direction de l’économiste Philippe Chalmin, il a rendu fin juin son premier rapport. Le vin ne fait pas partie des exemples choisis, mais ces derniers permettent de mettre en lumière un problème général : la déconnexion entre l’évolution des prix à la production et celle des prix publics, donc de la marge brute de la distribution. Un problème dont avait par exemple fait état dans nos colonnes Gilbert Perrier, président de l’interprofession des vins de Savoie (pour lire cette interview, cliquer ici)
Dans le cas de la tomate ronde, cette marge est très variable, pouvant quasiment tripler en deux ans (de 0,5 à 1,3€ par kilogramme entre juillet 2008 et mars 2010). Pour les produits laitiers de grande consommation, alors que la marge des transformateurs est plutôt stable, celle de la distribution passe de 10 centimes par litre de lait en 2008, à presque 20 en 2009, puis 15 en 2011, alors que dans le même temps le coût d’achat du produit agricole baissait de presque 10 centimes. Dernier exemple, le rôti de porc, pour lequel la marge brute de la GMS est passée entre 2000 et 2010 de 2,2 à 3,3€/kg (avec des pics à 3,8 en juillet 2008 et 2009), alors que le prix payé au producteur n’a augmenté que de 40 centimes sur toute la période !
Ces constats, défavorables à la fois aux producteurs et aux consommateurs, ont provoqué une réaction virulente de l’Union Fédérale des Consommateurs, qui propose deux solutions: soit l’instauration d’un coefficient multiplicateur sur les produits bruts ou peu transformés, soit la restauration d’une véritable concurrence entre les enseignes. Deux solutions de natures politiques très différentes (plus de dirigisme ou plus de concurrence ?), dont on peut espérer qu’elles seront au centre du débat de la prochaine campagne présidentielle.