Avec la sécheresse, cette année est spectaculaire. Notre lagune est un vrai modèle équilibré de développement durable" se réjouit Guillaume Lapaque, directeur du syndicat des Vins de Bourgueil. En 2006, une centaine de vignerons de l'appellation se sont regroupés pour créer une CUMA (coopérative d'utilisation de matériel agricole) nommée Cuma B.E.L. pour Bourgeuil, environnement, lagune. Pour assurer le traitement collectif des effluents viticoles sur cinq communes* dont le volume annuel est estimé à 61 500 hectolitres (sur la base d'un litre d'effluient par litre de vin produit), la Cuma a construit une station de traitement de type lagunaire.
Réserve annuelle de 5 000 m3 d'eau
L'une des deux lagunes permet la décantation et le stockage des effluents traités puis réutilisés pour irriguer des terres cultivées. En cette année de forte sécheresse, le vigneron céréalier bénéficiaire de ces eaux usées a pu arroser trois fois ses cinq hectares de blé. "Il devrait pouvoir tenir sans difficulté, précise, confiant, Guillaume Lapaque. Il devrait même lui rester de l'eau fin août pour arroser sa plantation de colza. Comme cette irrigation ne puise pas dans le milieu naturel, elle n'est pas soumises aux restrictions. Au total, il dispose d'une réserve annuelle de 5 000 m3."
La lagune est investissement plus cher au départ, mais pour le directeur du syndicat, il s'agit d'une "solution durable qui permet d'être autonome et de maîtriser les coûts, contrairement aux effluents qui finissent en STEP (STation d'EPuration) et dont les redevances des communes peuvent augmenter sans maîtrise".