’édition 2011 de la LIWF confirme la tendance enregistrée depuis ces dernières années. Ce salon qui tenait la vedette dans les années 2000, souffre de la concurrence de ces concurrents européens. Et notamment de Prowein à Düsseldorf, devenu en quelques années le rendez-vous incontournable de la planète vin. « Prowein occupe une position centrale en Europe, ce salon attire des acheteurs de l’Europe de l’Est de Scandinavie et même les britanniques s’y rendent », témoigne Jérôme d’Hurlaborde, directeur export Europe du Nord du groupe Advini. Le salon allemand a l’avantage d’avoir lieu plus tôt dans l’année, à un moment où les affaires ne sont pas encore faites, il bénéficie également de « l’organisation à l’allemande » unanimement saluée par exposants et visiteurs et d’une très grande facilité d’accès, ce qui n’est pas le cas de la LIWF, qui se tient dans les Docklands, un quartier très excentré.
Qui plus est cette année, la LIWF a souffert de Vinexpo qui ouvrira ses portes dans tout juste un mois. De nombreux exposants français ont fait le choix de Bordeaux au détriment de Londres, comme Castel, numéro un français du vin, qui a déserté Londres cette année alors qu’il y était exposant depuis 6 à 7 ans.
Certes, les organisateurs de la London affichent de nouveaux arrivants parmi les exposants, comme la Russie ou le Liban, mais la taille des stands a tendance à se réduire et les allées, elles, s’élargissent, trahissant la diminution de la surface d’exposition. Seuls les stands des importateurs anglais continuent à prospérer et sont encore très fréquentés.
La LIWF semble s’être recentrée sur le marché britannique où la bagarre des prix fait rage. « Ici les acheteurs ne recherchent plus du vin, ils recherchent un prix », confie-t-on au domaine Poiron dans le Muscadet. La France, qui l’an dernier était repassée à l’offensive avec une grande opération de lancement des vins de France, faisait cette année pâle figure. Pas un seul producteur alsacien, quelques rares bordelais, faible représentation également pour la Vallée du Rhône et le Languedoc-Roussillon. Seuls les producteurs du Val de Loire et de la Champagne étaient encore présents en nombre. Le marché britannique, qui autrefois suscitait bien des convoitises, semble avoir perdu beaucoup de son attrait.