WineTech : les avancées d'un projet européen pour la filière vin

nitié en avril 2009, le projet européen WineTech a pour principal objectif de promouvoir l’innovation dans la filière viti-vinicole de l’espace sud-européen (Portugal, Espagne et France via le Languedoc Roussillon). Ce projet de 30 mois a commencé par détecter les besoins de la filière (la demande) et les solutions qui lui sont actuellement proposées (l’offre), dans l’optique de tisser un réseau entrepreneurial qui mette ces deux aspects en adéquation.

Le vendredi 22 avril 2011 a eu lieu à l’unité expérimentale de l’Institut National de la Recherche Agronomique de Pech-Rouge un séminaire de diffusion des résultats d’une enquête menée auprès de 500 caves de l’aire d’étude durant le mois d’avril 2010 (81 entreprises contactées ont répondu au questionnaire). Ces résultats ont été présentés par Daniel Granes de l'ICV (l'ICV ayant ici un statut de prestataire auprès de l'INRA, effectuant et restituant les résultats). Cette enquête a permis d’établir une liste des innovations et thématiques qui intéressent les caves de la zone :

- En viticulture, c’est la gestion de l’irrigation qui arrive en tête, devant l’innovation variétale et les produits phytosanitaires. Durant sa présentation sur la question, Stéphanie Balsan (Chambre d’Agriculture du Languedoc Roussillon) a indiqué que « 10% du vignoble était irrigué en Languedoc-Roussillon et c’est la première culture irriguée de la région. Les besoins sont émergents en viticulture mais la nouvelle politique de l’eau va rendre la mobilisation de nouvelles ressources difficiles à l’avenir».

- En œnologie, c’est la question de la relation entre le rentabilité (progression des rendements, industrialisation des processus...) et la qualité qui intéresse le plus les vignerons, notamment face au développement de nouveaux types de vins. Ce sujet a été traité par Denis Caboulet de l’IFV. De manière caricaturale, sur le marché du vin, deux stratégies bien distinctes sont envisageables : la différenciation (par stratégie de niche ou de marque) ou l’augmentation des rendements (stratégie coûts/volumes). Cette dernière stratégie consisterait en fait à la mécanisation du vignoble et à une mutation agroalimentaire des vinifications. La création de nouveaux produits (« jus de raisins, rosé perlant, sucre allégé... ») est une stratégie complémentaire à considérer.

- Dans les domaines de la qualité, de l’environnement et de l’économie, le sujet plébiscité par ces acteurs est la thématique de l’œnotourisme (malgré une réglementation jugée contraignante). Le maire de la commune de Névian (11), Magali Vergnes, a rappelé lors de son intervention des études montrant les faiblesses de l’accueil des touristes œnophiles en Languedoc Roussillon. Le manque de convivialité, de personnalisation, de pédagogie et d’offre pour les enfants sont les principaux points noirs. Selon elle, la stratégie œnotouristique de la région doit passer par le développement d’offres combinées de séjour, type hébergement-activités, afin de fidéliser la clientèle et d’insérer l’œnotourisme dans l’offre touristique régionale déjà existante.

Ce retour d’enquête sur la demande fait écho à celui sur l’offre qui avait eu lieu le 18 novembre 2010 à l’INRA de Pech-Rouge. Une matrice Offre x Demande est actuellement en cours de réalisation afin de pouvoir sélectionner des pré-projets dans chaque région participant à WineTech. Cette co-construction européenne (initialement sollicité par la Galice) présente l’originalité d'aboutir sur des projets traités en commun et en tirant partie des spécificités de chacun des participants pour mieux avoir une approche globale en R&D+I pour la filière viti-vinicole.