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obert Joseph, journaliste et écrivain du vin de renommée mondiale (il est l’un des fondateurs du London International Wine Challenge et de ses jumeaux à travers le monde) va prochainement animer une conférence intitulée ‘‘La grande énigme : quels vins séduisent le consommateur dans le monde ?’’. Il a participé, mercredi 27 avril aux Rencontres Nationales des Vignerons Indépendants.Si selon Robert Joseph les « pays différents ont bien entendu des cultures et des goûts distincts, mais il y a vraiment des tendances communes. » Pour lui le secteur du vin s'aveugle en se persuadant qu'il n'est pas soumis à l’uniformisation de la consommation mondiale et qu'il peut échapper à la globalisation. « Le mouvement global vers un positionnement net en prix et en qualité : le segment des vins basiques contre celui des vins premiums » en est un marqueur évident selon lui.
Deux évolutions majeures ont, à son sens, un impact sur le profil du consommateur de vin mondial : la liberté individuelle qui n’est plus seulement tolérée mais acceptée par la société (ne pas manger de viande, accompagner du poisson d’un vin rouge...), et l’importance croissante du poids des consommatrices.
Hommes et femmes n’ont pas le même rapport au vin. Un homme est motivé dans son achat par des marqueurs donnant le statut (ou gamme) du vin tels que le prix, l’appellation, les récompenses, les critiques... Alors qu’une femme sera plus influencée par des signes de qualité et de style lui correspondant plus personnellement. Robert Joseph pense d'ailleurs que les indications géographiques deviennent, et seront, un critère d'achat à l'importance de plus en plus réduite. "Les consommateurs achètent des marques ou des cépages, pas des régions".
Pour ce qui est de la question de l’image des pays producteurs dans le monde, Robert Joseph rappelle celle-ci varie d’un marché à l’autre et qu’elle peut être très volatile. Ainsi la France est très bien vue en Chine (notamment par le Bordeaux), mais a perdu de sa réputation en Angleterre, où ses vins sont perçus comme « des vins de faible prix consommés en vacances. » Pour lui, le pays ayant la meilleure image serait plutôt l’Australie. Même la filière australienne connaît actuellement des difficultés, la force de ses marques et la variété de ses vins la maintiennent en tête
La conférence a ce sujet aura lieu à le 12 mai 2011, durant la Feria National del Vino (ou Spanish Wine Fair). La France sera d’ailleurs très anecdotiquement représentée (avec 11 participants français prévus sur les 2 768 acheteurs annoncés), ce qui est assez étrange quand on connaît le développement des vins espagnols en France (voir l’article à ce sujet en cliquant ici).
Source : FENAVIN 2011