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hristian Paly, président d’Inter Rhône, ainsi que Michel Chapoutier, vice-président pour les metteurs en marché, et Jean-Claude Rabaix, vice-président pour la production, se disent satisfaits du rééquilibrage que la filière rhodanienne a récemment atteint.Après une récolte 2010 historiquement basse (2,8 millions d’hectolitres), les stocks correspondent aujourd’hui à 10 mois de commercialisation, et les prix ont connu une augmentation générale, de 20% pour les AOC rouges (à fin février selon France Agri Mer). Dans le détail, les prix des Côtes du Rhône régionaux ont progressé de 3%, les Côtes du Rhône villages de 13%, les Costières de Nîmes de 4%, Grignan les Adhémar de 18% et le Lubéron de 6%. Selon Michel Chapoutier, "cette augmentation n’est pas due à la raréfaction des vins (les volumes vendus en AOC du Rhône rouge sont en progression de 10%), mais à une meilleure concentration, qui a permis l’accès à des créneaux de prix supérieurs".
D’autre part, il semble que l’effort de concertation de la filière ait payé. Les recommandations de prix des syndicats de producteur, fixées à 90€/hl minimum pour l’entrée de gamme, et 110€/hl pour la tranche de qualité supérieure, ont été respectées par les metteurs en marché, contribuant à faire passer les prix moyens de 94€/hl pour le millésime 2009 à 104€/hl pour le 2010. Un certain nombre de contrats à bas prix, passés traditionnellement en début de campagne, auraient été retardés, voire n’auraient pas eu lieu, ce qui aurait contribué à ne pas déprécier la tendance.
Enfin, l’interprofession a adopté à l’unanimité des deux corps un contrat interprofessionnel, qui suit les recommandations de la loi LMA (existence d’un écrit, prix, mécanisme de constitution du prix, volumes, dates de retrait, de paiement) en ajoutant des clauses de réserve de propriété et de responsabilité. Non encore homologué par les pouvoirs publics, il est cependant déjà obligatoire et appliqué sur toutes les transactions vrac, du contrat spot au pluriannuel. A ce sujet, Michel Chapoutier, représentant du négoce, a insisté sur la sérénité que procurent les contrats pluriannuels, en faisant référence aux pratiques développées de longue date par la Champagne.