S
i les vignerons doivent limiter les applications de fongicides d'un même groupe chimique (afin d’éviter une sélection de champignons résistants aux molécules actives de leurs préparations phytosanitaires), il n’en reste pas moins que certaines molécules deviennent progressivement inefficaces pour cause d’adaptation de certaines souches. Sous la direction de divers organismes*, deux notes nationales ont été publiées récemment pour faire état de recommandations et de restrictions d’utilisation de certaines familles de composés.
Le groupe de travail à l’origine de ces notes a surveillé la résistance de populations de champignons de la vigne (mildiou, oïdium et pourriture grise) dans diverses régions françaises. La résistance du mildiou à la famille des CAA (molécules actives : diméthomorphe, iprovalicarbe, benthiavalicarbe, mandipropamid et valifénalate) est par exemple restée généralisée, alors que celle de l’oïdium aux QoI (strobilurines) est restée cantonnée aux vignobles voisins de l’Armagnac et que la résistance de botrytis au fenhexamid s’est répandue sur l’ensemble du vignoble. Même si son efficacité est variable et souvent limitée, la lutte biologique demeure une solution à envisager, même en viticulture conventionnelle.
Si l’alternance sur une même campagne de groupes de fongicides différents permet de traiter mieux, il est évidemment préférable de traiter moins. Ces notes donnent également des conseils prophylactiques pour réduire les risques de contamination :
- pour le mildiou il est recommander de maîtriser la vigueur des ceps, éviter les mouillères, rogner fréquemment la jeune végétation, surveiller et éliminer le matériel végétal (pampres, sagates, plantules) pouvant servir de foyer primaire ;
- pour l’oïdium, il est de même préconisé de limiter la vigueur des plants, aérer la zone des grappes et rogner régulièrement la jeune végétation ;
- pour la pourriture grise, réduire la vigueur des ceps, favoriser l’aération de la végétation et limiter les blessures des baies sont des actions conseillées.
Cliquer ici pour télécharger la note nationale sur le mildiou et l’oïdium
Cliquer ici pour télécharger la note nationale sur la pourriture grise
* : la Direction Générale de l’Alimentation-Sous-Direction de la Qualité et de la Protection des Végétaux (DGAl-SDQPV), l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC), l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et les Chambres d’Agriculture