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renant fermement position à l’issue d’un conférence de presse ce 12 avril 2011, les Vignerons Indépendants de France (VIF) déclarent que « la mise à l’écart de la filière viticole est injustifiée et a assez duré ». En effet, dans le cadre des actuelles négociations sur la Politique Agricole Commune (PAC) après 2013, la Commission Européenne n’a pas intégré la viticulture dans le cycle de débat.Au-delà de l’expression d’un franc désaccord de principe, les VIF se font véritable force de propositions vis-à-vis de l’orientation de la PAC. Ils cherchent ainsi à démontrer du bien fondé de leur réclamation et de l’apport aux débats qu’ils constitueraient. Trois axes se dégagent de leurs suggestions et ils réclament :
- une nouvelle régulation macroéconomique des marchés, qui serait marquée par le passage d’une logique de « soutien au marché » à celle de « maîtrise des cycles ». Les VIF désirent mettre en place un débat sur l’établissement d’une assurance revenu (l’aspect OMC compatible étant crucial);
- un premier pilier fort (le Fonds Européens Agricole de GArantie), le soutien des prix et des marchés restent de l’avis de tous le point de voûte de la PAC, comme l’a dit Dacian Cioloş (commissaire Européen de l’Agriculture et du ) « l'intervention publique me semble très clairement justifiée pour maintenir l'agriculture sur l'ensemble des territoires européens » ;
- le développement du second pilier (le Développement Rural), les VIF étant des « acteurs bien placés pour préserver l’emploi et l’activité sur le territoire, maintenir une plantation végétale dans des zones de handicap naturel, l’entretien des paysages, etc. »
Cette prise de position fait écho à une succession de manifestations contre la mise à l’écart de la viticulture des débats sur la PAC après 2013. Ainsi le 4 avril 2011 se tenait un colloque sur les ‘‘Droits de plantation et l’avenir de la réglementation européenne dans le secteur vitivinicole’’ au Sénat. Il en était notamment ressorti le souhait que le « Gouvernement français réclame et obtienne de la Commission européenne le maintien des droits de plantation ». Volonté identique à celle du Bundesrat allemand, qui a également demandé leur préservation pour s’opposer à une dangereuse libéralisation du marché vinicole.
Au final, si la viticulture ne représente pas une activité agricole essentielle (au sens où le vin ne constitue pas une denrée vitale) et ne peut donc prétendre à une, elle est cependant assez emblématique et créatrice de valeur (en plus d'être directement touchée par les réformes de la PAC), pour ne pas continuer à être écartée des débats plus avant.