Gérard César, sénateur de Gironde et président du comité d’études « Vigne et vin » du Sénat, a réuni le 4 avril des responsables de la filière du vin français, mais aussi italiens, espagnols et hongrois, ainsi que des députés nationaux, députés européens et sénateurs de ces différents pays.
La rencontre a été l’occasion de constater le consensus des trois pays leaders de la production de vin en Europe, allant dans le sens d’un maintien du système des droits de plantation dont la fin est prévue par l’OCM pour le début 2016. L’opinion générale a bien été résumée par le ministre de l'Agriculture et de la Pêche Bruno Lemaire, qui a qualifié cette éventualité d’ « erreur économique et de faute politique ».
Les risques de surproduction, donc de baisse des cours, des investissements et donc de la qualité, mais aussi de délocalisation du vignoble dans des zones sans indication géographique plus productives, d’industrialisation défavorable à l’environnement, mais aussi de désertification de zones où seule la vigne peut pousser, ont été mis en balance avec le système actuel, qui ne coûte rien au contribuable européen, et n’a pas empêché les vignobles de croître.
Il faut maintenant que le consensus politique s’amplifie : après les dirigeants français et allemand, c’est au tour des premiers ministres italien et espagnol de s’exprimer sur la question. Il faut aussi mobiliser trois pays membres de plus sur la question, pour atteindre la majorité de 14.
Cependant, on observe deux divergences. Certains sont partisans d’une gestion communautaire des droits de plantation, d’autre d’une subsidiarité, c’est à dire le choix laissé à chaque pays d’organiser le système selon sa situation. Mais le fait que le système doive s’appliquer à tous les vins, y compris sans indication géographique, fait consensus. L’autre divergence concerne le moment où le sujet doit être porté devant les instances européennes : la filière viticole française est partisane d’une inclusion dans les négociations sur la PAC qui auront lieu en 2012, tandis que certains voudraient aller plus vite, et que le ministère de l’agriculture craint que le vin ait à perdre de sa spécificité en se mêlant du débat agricole général.