D
ans le cadre d'un projet Interbio financé par la région Midi-Pyrénées, l'IFV Sud-Ouest a testé en 2010 l'efficacité de trois préparations biologiques destinées à corriger le statut azoté des moûts. L'azote du moût joue un rôle capital dans le développement levurien et conditionne le bon déroulement des fermentations alcooliques. Sur les moûts rosés et blancs, les conditions de vinification donnent souvent lieu à des fermentations languissantes. Un enrichissement par sels d'ammonium durant la fermentation permet de corriger l'azote des moûts après récolte, mais il est interdit par la norme biologique américaine, le NOP. Les chercheurs ont donc regardé du côté de l'enrichissement au vignoble par voie foliaire pour trouver des alternatives aux traitements à base d'urée qui permettraient d'offrir aux vins issus de raisins de l'agriculture biologique des solutions d'efficacité approchante pour la correction des carences azotées. 3 spécialités ont été retenues :
1. Liquoplant B336 contenant des extraits d'algues (Plantin -France).
2. Aminovital élaboré à partir de protéines animales issues de blancs
d''oeufs (Biofa-Allemagne)
3. Diaglutin élaboré par hydrolyse enzymatique de protéines végétales
(Biofa-Allemagne).
Conclusion : "Malgré des formulations azotées (à base d'ion ammonium et d'acides aminés) moins propices que l'urée à être assimilées par la plante, les premiers résultats de dosage d'azote des baies à la récolte montrent des enrichissements intéressants pour les 3 spécialités testées. Le gain par rapport à la modalité non traitée semble supérieur sur la préparation élaborée à partir de protéines animales. Cette spécialité semble également avoir engendré, dans les conditions météorologiques extrêmes de l'essai, moins de brûlures sur le feuillage. Les apports réalisés à la véraison ont présenté une efficacité supérieure à des apports pratiqués plus tardivement 10 jours avant la récolte. (...)
L'impact des apports foliaires sur l'aromatique des vins sera évalué prochainement par la dégustation et par l'analyse des composés aromatiques soufrés. Ces essais seront conduits l'an prochain afin d'optimiser les doses d'apport dans un souci économique. L'un des freins majeurs à l'utilisation de ces préparations biologiques à grande échelle pour corriger le statut azoté des moûts sera leur prix élevé. En effet, le coût par unité fertilisante d'azote des préparations testées varie de 45 à 82 € ce qui représente pour des apports de 5kg un coût de 225 à 410 € HT par hectare."
[ Source : ITAB ]