S
elon les comptes prévisionnels de l’agriculture publiés fin décembre par le Ministère de l’Agriculture, le revenu viticole serait en baisse de 2% en 2010, une tendance contraire à celle de toutes les autres productions agricoles, dont les revenus seraient, eux, en forte hausse : +153 % pour les grandes cultures, + 89 % pour les éleveurs bovins laitiers, + 25 % pour les producteurs de bovins à viande …. En viticulture, ce sont les producteurs d’AOC qui sont les plus touchés par cette baisse avec des revenus qui s’effritent de 7%, ramenant le revenu moyen à 31 000 € par an contre 40 000 € en 1992. Pour les autres vins, la tendance est à la hausse du revenu avec une évolution de + 36% par rapport à 2009, mais un niveau moyen de 19 000 € par an. Selon ces calculs prévisionnels, cette baisse de revenu est liée à la petite récolte 2010, en baisse dans tous les vignobles à l’exception de la région de Cognac. «Cette baisse de volume est pour partie compensée par la réduction du volume des achats de produits de protection du vignoble. Les prix des vins devraient s’améliorer sur l’ensemble de la campagne. Le revenu des exploitations de viticulture d’appellation reculerait à moyen terme (en cumul triennal) de 9 % en 2010, cette baisse concernant essentiellement le champagne. Dans les exploitations de viticulture courante, dont le revenu était retombé en 2005 à son niveau de 1993, les disparités régionales perdureraient en 2010. Les vignerons de Poitou-Charentes tournés vers la production de cognac verraient leur revenu s’améliorer nettement. En revanche, celui des producteurs de vins sans indication géographique et à indication géographique protégée (IGP) en Languedoc-Roussillon resterait faible », détaille la Revue Agreste. Ces estimations sont calculées sur la base du volume de la récolte 2010, valorisée au prix moyen de vente sur l’année 2010.