Hausse des prix pour les vins des Côtes du Rhône

hilippe Pellaton s'en félicite : on observe « une hausse significative et conforme à nos revendications » depuis le début de cette campagne. Le Président du Syndicat Général des Vignerons Réunis des Côtes du Rhône a fait part mi-octobre au négoce de ces revendications pour une nette révision à la hausse des cours sur la campagne 2010-2011 et aucun vin vendu en-dessous de 95 €/hl.

Mais pour Michel Chapoutier, Président du Syndicat des négociants de la vallée du Rhône : « Il n'y a pas à prendre position. Chaque maison gère ses affaires comme elle l'entend. Chaque transaction doit se faire de gré à gré entre les vendeurs et les acheteurs » Et de prévenir les producteurs contre un excès de zèle : « Que le Syndicat mène ce type d'actions, c'est de bonne guerre, dans une période où les rendements sont faibles. Mais je pense sincèrement qu'à moyen terme, ce discours n'est pas très sécuritaire. L'appellation muscadet a joué ce jeu voilà quelques années et elle se trouve aujourd'hui en grandes difficultés. »
La simple logique économique pourrait expliquer la hausse des prix de ce début de campagne : petits stocks et petite vendange, oui mais « la diminution de l'offre n'entraîne pas forcément une augmentation de la demande. Nous ne pouvons pas faire cocorico. Non, tout le monde ne veut pas du côte-du-rhône. (...) Nous connaissons une augmentation de la demande mais nous étions tombés tellement bas que l'essentiel serait de récupérer nos anciens niveaux. Le côtes-du-rhône, grâce à son cépage grenache, a du potentiel à long terme. Le grenache est le cépage d'avenir. », explique Michel Chapoutier.

Pour cela, la qualité doit être au rendez-vous dès l'entrée de gamme : « L'AOC côtes-du-rhône n'est pas un acquis social. C'est un devoir. Quand on voit certains niveaux de qualité, on peut se poser bien des questions. Je suis d'autant plus à l'aise que nous sommes encore favorisés par rapport à certaines autres appellations. (...)  Je pense que certains viticulteurs vont avoir cette année des produits de meilleure qualité. Ils vont donc mieux les vendre, les incitant alors à aller vers le haut. »

La hausse des cours est cependant réelle, fruit d'une négociation tendue ou conséquence du seul équilibre de l'offre et de la demande. Philippe Pellaton a annoncé des montants moyens pour les premières transactions de la campagne 2010-2011à :
- 100€/hl pour les vins primeurs (contre 90€ /hectolitre en 2009),
- 140€/l pour le côtes-du-rhône blanc (contre 130€ /hectolitre en 2009
- 114€/hl pour le côtes-du-rhône rosé (contre 105€ /hectolitre en 2009)
- entre 95 et 105 €/hl pour le côtes-du-rhône rouge 2009 ( alors qu'il était encore à 80 €/hl pendant les dernières vendanges).

« Ces résultats nous donnent confiance. Cela prouve que le schéma que nous mettons en place peut se réaliser, tranquillement, sereinement », affirme Philippe Pellaton. Et pour 2010 : « nous sommes confiants car les prix du millésime 2010 ne pourront pas être inférieurs à ceux du millésime 2009 ». L'objectif fixé est une moyenne à 110€ /hl, aucun produit ne devant être vendu en-dessous de 95€/hl.

[ Source : Midi Libre ]

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