eaucoup de viticulteurs s’interrogent sur la manière de remplir les objectifs du plan ECOPHYTO 2018 qui vise la réduction de 50% des consommations de pesticides, sans perdre toute ou partie de leur récolte.
Pourtant, des moyens existent qui permettent de mieux cibler les interventions :
- la modélisation validée et localisée des parasites,
- l’observation régulière du vignoble avec le respect de seuils de tolérance personnalisés,
- le piégeage sexuel, chromo attractif ou alimentaire,
- l’adaptation de la dose à la surface foliaire.
Les viticulteurs et cadres techniques peuvent aussi améliorer l’efficacité de la lutte grâce à :
- un réglage soigné du pulvérisateur dont certaines performances sont sous-exploitées,
- l’utilisation de mouillants qui augmentent de 30% l’efficacité moyenne de la lutte,
- le choix des produits les plus performants en évitant ceux qui génèrent des résistances.
Le respect des moyens naturels de lutte, prédateurs et auxiliaires, est un atout majeur pour réduire les insecticides. Le travail du sol revisité depuis quelques années grâce à de nouveaux outils, évite le désherbage chimique.
La performance des formulations des produits en améliore l’efficacité, tel le cuivre aujourd’hui efficace à des doses impensables il y a seulement quinze ans.
Enfin, le développement de solutions alternatives aux produits chimiques de synthèse reste d’actualité, tant l’émergence de nouvelles solutions devrait bouleverser –et bouleverse déjà pour les SDN- les techniques dans le futur.
Mais les performances des moyens de lutte actuels sont souvent sous-évaluées, car méconnues et basées sur des erreurs du passé dont on se sert pour justifier une couverture sans faille.Le savoir-faire du conseiller indépendant est donc utile pour déployer un arsenal technique efficace adapté et rassurer les intéressés face à l’inconnue du « moins traiter ».
Tous les systèmes de production ne sont pas égaux face à ECOPHYTO, et nous citerons les références comparées en 2010 dans notre clientèle BIOVITIS en IFT:
· Lutte intégrée : 12.7 (17,5 – 5,8)
· Lutte raisonnée : 12.7 (13,5 – 11,9)
· Lutte biologique : 9 (14,4 - 5,4)
Tous les viticulteurs clients de Biovitis raisonnent l’usage des pesticides quelque soit le type de lutte et les différences entre lutte intégrée et lutte raisonnée sont insignifiantes tant ces deux méthodes ont fusionné avec le temps, et les outils « stoppants » devenus inopérants. La difficulté à réduire les doses homologuées des produits chimiques de synthèse est sensible dans ce résultat, alors que la réduction de dose est courante en viticulture biologique où le cuivre présente un potentiel d’efficacité encore intéressant à dose réduite. La lutte biologique est par ailleurs la seule à obtenir un score conforme aux objectifs d’ECOPHYTO en 2010, sachant que l’année fut particulièrement facile et que les écarts sont grands selon l’acceptation du risque.
Rien d’étonnant alors à voir les reconversions se multiplier rapidement en Bio, qui présente d’autres intérêts tels que la moindre toxicité, un moindre coût, moins de résidus de récolte, et des délais de réentrée minimum dans les parcelles. Le passage en Bio nécessite cependant technicité, observation, rigueur et réactivité, et doit être envisagé avec un accompagnement sécurisant.
Retrouvez Bertrand Sutre dans la Sphère Conseil en cliquant ici
Bertrand Sutre (Consultant Biovitis) : Le Plan ECOPHYTO 2018 ou comment réduire de moitié l'utilisation de pesticides ?
Par Vitisphere Le 15 octobre 2010
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