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es salariés de la maison de champagne Piper-Heidsieck à Reims ont entamé vendredi 17 septembre une grève illimitée coïncidant avec le début des vendanges dans le vignoble champenois. Propriété depuis 1988 du groupe Rémy Cointreau, Piper-Heidsieck a invoqué en février dernier une baisse de 42 % de son chiffre d'affaires depuis mars 2009 pour justifier un plan social prévoyant la suppression de 42 postes sur 160, chiffre ramené à 39 lors de la présentation d'un second plan en avril. Les deux plans ont fait l'objet d'un constat de carence par la direction du travail, mais la direction a maintenu le second, prévoyant "des départs volontaires étalés jusqu'en 2013, mais moyennant le non-versement de l'intéressement cette année et pas d'augmentations", précise Patrick Leroy, secrétaire général de la CGT du champagne, dans les colonnes de lemonde.fr. Pour les syndicats, la baisse du chiffre d'affaires de la maison rémoise n'est pas tant due au ralentissement économique général qu'à un changement d'orientation stratégique de la maison (un repositionnement sur le haut de gamme qui a fait diminuer la production en volume) dont la direction n'aurait pas à faire supporter les conséquences aux salariés. "Nous sommes dans un groupe solide, Rémy Cointreau, qui a les moyens d'assumer", explique de son côté Jacky Cordier, secrétaire du comité d'entreprise. La direction assure quant à elle avoir "cherché des alternatives (...). Et il n'est plus question de gel des salaires ni de chômage technique" et évoque "la survie de l'entreprise, qui espère être à l'équilibre cette année".
[ Source : lemonde.fr ]