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ne nouvelle Loi de Modernisation de l’Agriculture et de la Pêche vient d’être votée par les sénateurs. La quatrième en dix ans si elle franchit le cap parlementaire suivant. Présentée comme puissant outil au service de la sortie de crise des secteurs concernés, elle cherche à promouvoir une culture d’entreprise exportatrice. Pour ce qui concerne les vignerons, elle encourage à la contractualisation à terme, à l’assurance privée et la réassurance publique, à l’organisation interprofessionnelle, et à l’allocation de financements pour la Promotion, la Recherche et le Développement. Une moindre vulnérabilité conjoncturelle à la volatilité des prix, et une meilleure rationalisation commerciale devraient en résulter. En principe !
Les interprofessions sont à l’honneur; la fonction interprofessionnelle mise en avant consiste à simplifier la tâche des observateurs par l’élaboration d’indicateurs de tendance des prix; pour faire bonne mesure, l’Observatoire des Prix et des Marges est doté de nouveaux pouvoirs. Les prix de marché sont donc à observer, non à orienter, et encore moins à corriger; ainsi l’exige le respect de la loi de l’offre et de la demande.
La création d’un fonds apte à mutualiser les moyens financiers dont disposent les interprofessions en vue de la Promotion, la Recherche et le Développement du secteur vitivinicole est en discussion chez les vignerons. Ce fonds pourrait être adossé à FranceAgriMer, enrichi sans tarder des millions d’euros déjà inscrits pour la filière Vins au budget de FranceAgriMer, et dans l’attente des millions que les interprofessions auraient à verser en application d’un consensuel fifty-fifty. Le soutien à la promotion, à la recherche et au développement se ferait au cas par cas.
Cela suffira-t-il à redonner espoir à une filière particulièrement éprouvée? À faire revenir sur le marché les «bons prix» en-dessous desquels les vignerons ne peuvent pas continuer leur métier?