ors du conseil spécialisé de la filière viticole de France Agri Mer, le 19 mai dernier, les deux vignobles du Muscadet et du Gers ont demandé de bénéficier de distillations de crise, pour respectivement 80 000 et 100 000 hl.
Pour le Muscadet, cette demande découle de la désorganisation de la filière résultant de la faible récolte 2008 et de l’envolée des prix qui s’en est suivie (voir nos récents dossiers sur la question). Du côté du Gers, la demande résulte de la très abondante production du vignoble charentais à doubles fins, qui a provoqué une baisse de 26% des cours des vins blancs de France (sans IG) sur un an, tandis que les volumes de transaction augmentaient de 46%. Avec des prix parfois proches de 20€ l’hectolitre, et certaines déclarations de récolte qui ont dépassé toutes les attentes (on parle de déclarations à 900hl/ha sur certaines parcelles, ce qui fait fortement soupçonner le report d’excédents de productions d’autres parcelles au rendement plafonné), l’affluence de vins blancs charentais a déstabilisé la filière gersoise qui ne peut vivre à moins de 35 à 40€/hl.
Cet épisode milite, selon certains responsables de la filière, pour la limitation de la récente autonomie des bassins, afin d’encadrer ce genre de débordements, pour la fixation de certaines limites de rendement à la production des vins sans IG, voire pour la systématisation de contrats pluriannuels d’approvisionnement.
Le Muscadet et le Gers demandent des distillations de crise
Par Vitisphere Le 21 mai 2010
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