Avis d'Expert : les vins d'appellations ont leur lobby européen, EFOW

e 24 mars a été annoncé à Bruxelles devant la presse européenne et en présence du commissaire européen à l’agriculture la création de la fédération européenne des vins d’appellations d’origine (EFOW) qui regroupe les confédérations nationales d’AOP de France et d’Italie, qui furent les premières à travailler ensemble dès 2003, mais aussi d’Espagne, du Portugal et de Hongrie, les Allemands devant à terme intégrer le mouvement. Le président d’EFOW est Riccardo Ricci Curbastro, président de l’italienne FEDERDOC (Confederazione nazionale dei consorzi volontari per la tutela delle denominazioni di origine), et le représentant français est Christian Paly, vice-président de la CNAOC (Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie à appellation d’origine contrôlée).

Appuyée par un cabinet de lobbying, EFOW a pour but de porter les souhaits des appellations d’origine du vin auprès de la commission européenne, en particulier à l’heure des réformes à venir de la politique de qualité agroalimentaire puis de la PAC.

Sont en jeu à la fois le refus de la mention des ingrédients et des calories sur les bouteilles de vins d’origine, mais aussi la volonté de conserver des mécanismes de régulation de la production alors que la commission veut supprimer le mécanisme des droits de plantation, ou encore la volonté de conserver la distinction entre AOP et IGP, également remise en cause par la commission.

Pour tous ces sujets, EFOW a déjà remporté un début de victoire, avec l’approbation le 25 mars par le parlement européen d’un rapport du député italien Giancarlo Scotta (consultable en cliquant ici) favorable à la maîtrise de la production pour les produits de qualité, visant à adapter le potentiel de production aux exigences du marché.

Malgré la réaffirmation de ce principe, EFOW travaille déjà à la création d’un nouveau mécanisme de régulation qui pourrait se substituer aux droits de plantation : les AOP et IGP du vin étant intégrées dans la PAC depuis 2009, le mécanisme qui sera adopté devra pouvoir s’appliquer à tous les produits agroalimentaires en signe d’origine, et ne pourra donc être spécifique à la filière du vin, comme c’est le cas actuellement.