A
ttachée de presse c’est quoi ?Souvent, des vignerons qui ignorent l’existence de mon métier, me posent la question. Je réponds que nous
sommes la courroie de transmission entre eux et les journalistes auxquels ils souhaitent s’adresser. Et quand
la pression est trop forte, je me compare à la tranche de jambon entre les deux tranches de pain. L’une étant
bien entendu le client, l’autre le journaliste car, vous l’aurez compris, ceux que veulent les uns n’est pas forcément
ce qu’attendent les autres.
Dire qu’il importe de ne donner que les informations susceptibles d’intéresser les journalistes, de savoir cibler
l’information en fonction du type de presse (une information économique n’intéresse pas un dégustateur, de même
que la qualité intrinsèque d’un vin n’intéresse pas un journaliste de la presse économique) paraît relever du
bon sens. Et pourtant...
Combien de fois des journalistes que je connais depuis fort longtemps, qui me font confiance, parce que j’ai
su établir cette relation privilégiée avec eux en ne faisant pas n’importe quoi,m’expliquent qu’ils passent au moins
une heure par jour à faire le tri dans la masse des e.mails qu’ils reçoivent. Certains parlent de 200 par jour.
On imagine, en effet, que cela doit les exaspérer et on se dit que si chacun de nous pensait à se mettre à la place
de l’autre, ce serait beaucoup mieux !
Mais voilà. Tout le monde veut communiquer, n’importe quand, n’importe comment. On est entré dans l’ère
de la communication déjà depuis pas mal de temps et Internet n’arrange pas les choses. Il y a du bon et du mauvais.
Le bon, c’est la facilité et la rapidité à faire circuler une information. Le mauvais c’est que tout le monde envoie
n’importe quoi sans se demander si le destinataire va être intéressé. Que des vignerons qui ne sont
pas accompagnés par des services de presse commettent cette erreur, passe encore, sauf qu’il suffirait
qu’ils pensent à l’autre car en matière de communication il y a toujours un émetteur et un récepteur, mais que
des services de presse diffusent des communiqués sans intérêt, je dis clairement qu’ils
ne méritent pas de faire ce métier et qu’ils discréditent notre profession.
Ce n’est pas parce que ça coûte moins cher, puisqu’il n’y a pas de timbre à payer, que ça prend moins de temps,
puisqu’il n’y a pas de courrier à mettre sous enveloppe, qu’il faut faire n’importe quoi. Sinon, Internet qui
est un formidable outil quand on l’utilise à bon escient risque de devenir un enfer pour tous !
Quand on est à l'écoute des journalistes, on sait ce qui les intéresse et ce qui ne les intéresse pas.
Savoir les écouter, justifie notre existence. Sinon, à quoi servons-nous ?
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