A
la demande de Wines of Argentina, l’organisme de promotion des vins argentins, le laboratoire français Excell a mené des investigations sur l’origine de la natamycine, un anti-biotique qui a été retrouvé dans certains vins argentins lors de contrôles effectués en janvier dernier par les autorités allemandes. Le laboratoire de Pascal Chatonnet avait d’abord mené une étude montrant que la présence de natamycine était fréquente dans les vins argentins (1 échantillon sur deux sur les 500 échantillons testés). Dans un deuxième temps, il a recherché les origines possibles de ce produit dans les vins sachant que son utilisation est interdite comme additif direct dans les vins. Dans un rapport qu’il remettra la semaine prochaine à Wines of Argentina, le laboratoire Excell identifie certains produits œnologiques à l’origine de contaminations fortes à très fortes. « Nous avons trouvé des doses importantes de natamycine dans des produits à base de dérivés d’écorces de levure et dans des tannins œnologiques », affirme Pascal Chatonnet. « Cela ne concerne que des produits fabriqués localement en Amérique du Sud, et dont la plupart proviennent de dérivés de bio-éthanol en provenance du Brésil. Nous n’avons pas trouvé de natamycine dans les produits œnologiques européens que nous avons contrôlés ».
Les désinfectants à base de natamycine, autorisés jusqu’en janvier 2010 en Argentine pour désinfecter le matériel de cave, sont une autre source possible de contamination. Ces révélations dédouanent les producteurs argentins de vin, mis sur la sellette suite à cette affaire. « Cela n’exclut pas que certains aient eu recours à la natamycine comme additif directe dans les vins, mais pour tous ceux qui ont utilisé les produits œnologiques mis en cause, la contamination a été accidentelle par le biais de ces additifs », précise Pascal Chatonnet.