Interprofession par bassin : La Provence se rebiffe

a région viticole de Provence ne veut pas d’une interprofession unique Rhône-Provence. En réponse au Ministre de l’Agriculture, qui, en novembre dernier, intimait à la filière viticole de mieux s’organiser et de constituer une interprofession unique par bassin viticole, l’ensemble des syndicats et organisations viticoles de Provence, réunies dans l’association « Bassin viticole Provence » organisait cette semaine une conférence de presse pour faire valoir leurs arguments.
« Nous ne voyons pas l’intérêt pour les vins de Provence de nous regrouper avec les vins de la vallée du Rhône avec lesquels nous avons si peu d’intérêt commun », plaide Jean-Jacques Bréban le président de cette association. « Dès la création des bassins viticoles réclamés par le gouvernement nous avons émis des réserves sur ce regroupement de deux régions qui ont à l’évidence une économie, des produits et des intérêts fondamentalement différents. Dans un contexte d’essor de la consommation du rosé, en France et dans le monde, la Provence, qui s’est fait un nom comme producteur de rosé de qualité, est en plein développement et bénéficie d’une bonne situation économique. Ne cassons pas cette dynamique en nous fondant dans une grande région Rhône-Provence, où nous ne serions plus majoritaires pour décider du devenir des vins de notre région. On ne demande pas à l’Alsace de se regrouper avec la Champagne, alors pourquoi imposer ce rapprochement entre la Vallée du Rhône et la Provence. Nous ne demandons rien à personne, qu’on nous laisse gérer nos affaires entre Provençaux ».
C’est en fin de mois que Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de France Agrimer, doit rendre son rapport au Ministre de l’Agriculture sur la mise en place d’interprofessions uniques par bassins viticoles.

La Provence n’est pas la seule région à se rebeller. Les réticences sont vives dans le bassin Bordeaux-Aquitaine où Bergerac et Bordeaux renâclent à constituer une interprofession unique, de même qu’en Bourgogne où Jura et Savoie veulent garder leur autonomie. Le problème n’est pas simple non plus en Languedoc-Roussillon où la situation semble pourtant évoluer vers un rapprochement sans qu’il soit encore question d’interprofession unique.