L
e procès du faux pinot s'est ouvert aujourd'hui, mercredi 16 décembre, à Carcassonne, pour être reporté aux 25 et 26 janvier prochain pour raison d'absence d'un des avocats, malade. Douze prévenus, issus de deux entreprises viticoles particulières, cinq caves coopératives, deux groupements de producteurs et deux sociétés de courtage et de négoce, n'en étaient pas moins ce matin devant le juge pour tromperie sur la marchandise. Le syndicat des vins de pays d'Oc s'est pour sa part porté partie civile.Entre 2006 et 2008, la société Sieur d'Arques a vendu à l'américain Gallo plus de 135 000 hectolitres de pinot noir pour 4 millions d'euros, alors que ses coopérateurs n'auraient pu fournir plus de 15 000 hectolitres par an. Parmi les prévenus, figurent les responsables de la société de négoce Ducasse, qui aurait proposé de fournir le solde à la coopérative. Le négociant aurait alors proposé à d'autres caves coopératives de la région de rétribuer d'autres cépages jusqu'à 60 € l'hectolitre pour un merlot ou une syrah soit 15 à 20 € de plus que le marché... Le pinot noir incriminé était, lui, vendu à Gallo jusqu'à 120 € l'hecto.
La question qui se pose à présent est de savoir si la cave Sieur d'Arques ignorait les sources de son fournisseur. Selon La Dépêche, c'est encore plus complexe : "Sieur d'Arques se serait toujours défendu d'avoir trompé son client américain. L'appellation pinot correspondait à une appellation commerciale et non de cépage."
La cave Sieur d'Arques voit son excellente réputation atteinte par cette affaire, alors que son partenariat avec Ernesto & Julio Gallo faisait figure d'exemple avec la réussite emblématique de la gamme de vins de Pays d'Oc "Red Bicyclette" depuis 2005. Depuis le début de l'enquête, Gallo a en outre marqué ses distances vis à vis de la coopérative limouxine, avec toutes les conséquences commerciales que cela implique pour elle.
[ Source : La Dépêche ; Midi Libre ]