Le Beaujolais en quête d’une nouvelle image pour enfin sortir de la crise

e jeudi 19 novembre prochain sortira le millésime 2009 du Beaujolais nouveau. Tout le vignoble se félicite d’une qualité rarement vue, tant du point de vue de l’état sanitaire de la vendange, de la maturité des raisins, que de l’équilibre des vins, au fruit profond sur une grande fraîcheur. Cette qualité d’anthologie est une bonne nouvelle pour l’interprofession beaujolaise, qui entend dorénavant faire du vin nouveau « le porte-drapeau de la qualité des autres vins », selon Xaver Barbet, vice-président d’Interbeaujolais (et responsable de la maison de négoce Loron et fils).

Malheureusement, les nouvelles du marché ne sont pas aussi bonnes : alors que la faible récolte de 2008 (720 000 hl) avait permis une remontée des cours, en 2009, (millésime pourtant peu abondant également avec 800 000 hl), le président d’Interbeaujolais Dominique Capart prévoit une baisse des prix de 10 à 15% (à 150€/hl pour l’AOC Beaujolais, entre 160 et 165 €/hl pour les Beaujolais-Villages et entre 250 et 300 €/hl pour les Crus - merci à Michel Trichard, Président des crus Brouilly et Côte de Brouilly pour son commentaire).

Le vignoble ne s’estime cependant pas vaincu, et reste offensif. Après dix ans d’efforts techniques (restructuration, baisse des rendements, plus grande exigence lors des dégustations, baisse du taux de non qualité à 3% dans le suivi aval), l’interprofession met l’accent aujourd’hui sur la promotion auprès des prescripteurs, en abandonnant le soutien aux offres promotionnelles au Beaujolais nouveau en grande distribution.

Le but est maintenant de mettre en valeur la diversité des vins, du blanc jusqu’aux crus, avec un budget de 2 millions d’euros en France (dont une campagne grand public de 600 000 € dans la presse) et 2 millions d’euros à l’étranger. Interbeaujolais a bénéficié de l’aide à la promotion export de l’Union Européenne à hauteur de 600 000 €, en direction des Etats-Unis et du Japon. L’accent est mis également sur l’oenotourisme, avec la création d’une route des vins (sur GPS dès 2010). Pendant ce temps se prépare la délimitation des premiers crus, qui devraient voir le jour dans cinq à dix ans.