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lors que les dernières estimations situaient fin août le volume de la vendange française 2009 à 48 millions d'hl, Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de France Agrimer, a donné mercredi 14 octobre une nouvelle estimation : avec 46,8 millions d’hectolitres, le total est supérieur à 2008 (42,8), mais se situe encore dans la moyenne basse. Il faut dire qu’avec en moyenne 13000 hectares arrachés chaque année depuis quatre ans, la France a perdu un potentiel d’environ 2,5 millions d’hectolitres, qui s’ajoute aux effets de la sécheresse en Languedoc-Roussillon (qui connaît encore une petite récolte, avec 11,2 millions d’hectolitres cette année.)
Jérôme Despey en a profité pour souligner le paradoxe d’une filière française du vin qui connaît une petite récolte, voit ses stocks à la propriété baisser de 600 000 hl cette année, et subit pourtant des baisses de prix, ou ne connaît tout du moins pas de hausse. « Il y a un delta, qui doit se trouver quelque part, et on pense qu’il est chez les metteurs en marché, qui eux doivent avoir une diminution des stocks. J’en appelle à la responsabilisation des metteurs des marchés et de la distribution, parce que pour moi il y a un problème de pression qui est amplifiée. »
La préoccupation rejoint en partie celle de Denis Verdier, le président de la CCVF, qui demandait récemment la mise en place d’un observatoire des prix et des marges de la distribution. Jérôme Despey va prochainement rencontrer le ministre de l’agriculture pour parler des mesures de soutien conjoncturel à la filière viticole.