L
e Champagne est devenu trop cher et les autres vins français sont trop compliqués. Telles sont les deux raisons majeures, selon Charles Metcalfe, chroniqueur vin du Telegraph, qui expliquent le sévère recul des vins français sur le marché britannique. Les ventes de vins français ont chuté de 6,5% l’an dernier sur le marché britannique, la France se retrouve en troisième position derrière l’Australie et les USA et se fait talonner par l’Italie, l’Afrique du Sud et le Chili dont les ventes sont en hausse respective de 14,9%, 34,9% et 14,7%. La seule marque de vins français qui figure au top 25 des marques les plus vendues au Royaume-Uni – JP Chenet- est en recul de 10%. “Avec ces 1 376 differentes appellations d’origine contrôlée – et ceci n’est que le top niveau du classement officiel - la classification des vins français est beaucoup trop compliquée”, argumente le journaliste anglais. “Contrairement à la présentation très simple des Australiens qui font apparaître la marque, le nom du cépage et la région de production, les étiquettes des vins AOC français ne donnent quasiment aucune information compréhensible, à moins d’être un fin connaisseur des appellations françaises. Il suffit de comparer la simplicité d’un Chardonnay australien “Penfold's Yattarna Chardonnay, Victoria"par exemple avec grand vin de Bourgogne qui sera étiqueté "Louis Jadot Chevalier Montrachet Les Demoiselles Grand Cru" sans même mentionner la Bourgogne”.
Le journaliste met également en cause la qualité souvent décevante de grands noms du vin : “Les vins français ont besoin d’une révision en profondeur de leur sytème de claissification pour que ces noms réputés comme Bordeaux ou Sancerre soient à la hauteur de leur réputation. Il y a trop de vins médiocres avec des étiquettes prestigieuses”. Charles Metcalfe dénonce également les guerres intestines entre régions qui font du tort aux vins français. Réjoignant la position d’importateurs britanniques qui ont récemment plaidé pour une communication globale sur les vins de France, il suggère aux Français de suivre l’exemple des Australiens qui, grâce à une communication concertée, se sont hissés en haut du podium des vins importés au Royaume-Uni. Une stratégie également adoptée par des pays comme l’Afrique du Sud ou le Chili, en forte progression sur le marché anglais.
[ Source : Telegraph.co.uk ]