D
enis Verdier, président de la Confédération des Coopératives Vinicoles Françaises (CCVF) a demandé le 7 juillet à être reçu en urgence par le nouveau ministre de l’agriculture Bruno le Maire, encouragé par les déclarations de ce dernier, qui s'est exprimé dès sa nomination pour la mise en place d'une régulation sur le marché du lait. Ces déclarations font suite à l'accord trouvé le 4 juin dernier entre professionnels de cette filière sur un prix moyen minimum aux 1000 litres.
Cette initiative résulte de la situation paradoxale que connaît la filière du vin depuis le début de la campagne actuelle : alors que les stocks initiaux comme la récolte ont été faibles, les prix diminuent, entraînant en particulier les vins de table dans la zone des prix des vins italiens et espagnols. La CCVF demande à France Agrimer de lui fournir une analyse économique précise pour comprendre cette situation inédite.
Mais Denis Verdier n’a pas caché son sentiment : selon lui, « les négociants ont cru, jusqu’à la crise financière, qu’ils allaient pouvoir maintenir les marchés mondiaux grace à l’image de la France. » Concrètement, des réservations de vin faites en début de campagne n’ont pas été suivies de sortie. Ces invendus pèsent, en fin de campagne,sur les négociations de prix, toujours selon Denis Verdier.
En conséquence, la CCVF veut « casser la mécanique infernale du moins disant » en argumentant qu’ « il n’est pas économiquement possible que les prix arrivent aux prix espagnols, ou alors les vignobles vont continuer de s’arracher ». Denis Verdier propose donc de fixer un prix plancher de 45 € par hectolitre pour les vins de table ou futurs vins sans IG. Ce prix se situe légèrement au-dessus du prix de la proposition actuelle de distillation (3,2 € par degré hectolitre, soit 41,6 € /hl pour un vin à 13°). Selon lui, un prix minimum sur cette catégorie, qui représente un tiers de la production français, permettrait de rétablir une pyramide de prix sur les autres catégories.
D’autre part, à l’instar de la FNSEA il y a un mois, et en concertation avec son président Jean-Michel Lemétayer, Denis Verdier demande une plus grande transparence sur les marges de la grande distribution. La FNSEA a demandé à la Direction générale à la concurrence (DGCCRF) d’exercer un contrôle sur ces marges.