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émy Martin a annoncé début juin des résultats en baisse pour 2008 (-11,6% hors effet de change pour le chiffre d'affaires global, avec un résultat opérationnel courant en recul de 19,8% pour l'activité cognac et de 3,2% pour le champagne, dont les ventes reculent de 19,8 %). La maison de négoce a rencontré la semaine dernière ses livreurs réunis au sein de la coopérative Alliance Fine Champagne et leur a présenté ces résultats.Vincent Géré évalue la baisse générale des ventes sur le marché du Cognac à 20, voire -25 % en 2009. « Rémy-Martin est à peu près dans la moyenne, avec -13 % sur un an en avril », précise le directeur des cognacs et domaines Rémy-Martin. La direction a d'abord tenu à rassurer ses livreurs sous contrat : « Nous nous étions engagés pour trois ans, sur 2007, 2008 et 2009. Nous allons honorer nos engagements. On a la volonté de lisser les à-coups, pas simplement par plaisir, mais parce que nous mettons en place un réseau qui repose sur une confiance de fond ».
Mais par ailleurs, c'est la fin jusqu'à nouvel ordre des achats non-contractuels. Quant au renouvellement des contrats, il sera plus discuté, notamment pour les contrats individuels : « Nous voulons protéger notre stratégie avec les bouilleurs de cru en contrat individuel. L'engagement sur trois ans est quelque chose sur lequel nous n'aimerions pas revenir, c'est un héritage incontournable, et le meilleur moyen de sécuriser les propriétés de Petite et Grande Champagne ».
Quant aux contrats collectifs, les annualiser « serait le meilleur moyen de coller à la conjoncture ». Coller à la conjoncture, mais pas à n'importe quel prix a précisé Vincent Géré : « l'engagement sur les volumes va de pair avec une prudence sur les prix. Sur les comptes d'âges, les prix d'achat des eaux-de-vie ne vont pas augmenter, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais nous continuerons à payer par cru, par compte d'âge et par qualité, ceci en toute transparence. C'est déjà un facteur de stabilité régionale. Certains différent leurs livraisons, ou payent au tarif générique, et non par crus. Il y a des acteurs qui paniquent. La maison Rémy-Martin ne va pas rentrer dans la basse exploitation de ce genre de prix. »
D'une manière plus générale, Vincent Geré plaide pour un soutien des cours par un rendement cognac autour de 9,4 hl d'alcool pur par hectare. Pour mémoire, pour la campagne 2009-2010, l'Interprofession du Cognac a transmis l'ADG Cognac qui l'a transmis à l'INAO, un calcul qui prône un rendement cognac à 8,12 hl AP/ha. Cette proposition représente une baisse de 23 % par rapport à la campagne 2008-2009 où il était de 10,85 hlAP/ha. Le calcul sur lequel s'appuie la demande reste à confirmer fin août-début septembre, quand on connaîtra précisément les affectations parcellaires (pour relire notre article sur le sujet : cliquez ici).
« On a intérêt à continuer à travailler dans un esprit gagnant/gagnant », a conclu la PDG de Rémy-Cointreau, Dominique Heriard-Dubreuil.
[ Source : Sud-Ouest ; cognac.fr ]




