Peu d'écoles en France forment au métier d'eonologues à travers la préparation au Diplôme National d'Oenologue (DNO) : 5 seulement sur tout le territoire, à Reims, Toulouse, Montpellier, Bordeaux et... Dijon.
C'est à Dijon que se trouve L’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin « Jules Guyot » (IUVV), rattachée à l’Université de Bourgogne. L'Institut prépare au DNO et mais assure aussi d'autres missions : de formation supérieure, de recherche et de transfert de technologie.
La recherche et la technologie de pointe font partie des préoccupations de l'oenologue, mais ce dernier, celui qui "possède la science du vin" doit aussi réfléchir aujourd'hui à l'ensemble des implications et des enjeux de la production, d'amont en aval, des questions climatiques, aux débouchés marketing et commerciaux. Face aux évolutions du marché, à l'accroissement de la production mondiale, au développement du marketing, l'oenologue doit faire le vin tout en anticipant les tendances.
L'IUVV de Dijon définit ainsi les missions de l'oenologue, ce dernier doit être capable "de collaborer à l’établissement et à la culture des vignobles, de procéder aux recherches technologiques, de participer à la conception de matériel utilisé en technologie et en équipement des caves, de diriger la vinification, la sélection, l’élevage, la conservation, le vieillissement et la mise en bouteilles du vin, d’utiliser l’analyse sensorielle dans toutes les phases d’élaboration et de conservation du produit, de savoir adapter le produit aux contraintes de production et à la demande du marché, de réaliser les analyses (physiques, chimiques et bactériologiques) des produits concernés en interprétant les résultats, d’initier et former à la découverte des vins et produits dérivés, de maîtriser le contrôle qualité pour la filière vinicole (environnement, santé, sécurité)."
Le DNO dure 2 ans et est accessible aux étudiants titulaires d’une licence dans les domaines des sciences biologiques, chimiques, biochimiques agronomiques ou de tout autre diplôme sanctionnant un niveau d’études supérieures.
C'est pourquoi, à l'occasion de leur congrès national qui se tiendra à Nantes du 3 au 6 juin, les Oenologues de France s'interrogent cette année sur l'impact du réchauffement climatique sur la vigne, sur l'expression du terroir, et sur l'économie de la filière. Des questionnements qui remettent en question beaucoup de savoir et d'acquis : "Nous devons, en effet, nous préparer, au mieux, aux différents changements que nous allons connaître. Nier l’évidence, n’a jamais été constructif, mieux vaut prendre les devants et donc anticiper et réfléchir sur les actions à mener, c’est ainsi que nous sortirons grandis. Parmi les grands changements que nous allons connaître, et je me tourne vers tous les jeunes Œnologues, il y en a un dont nous ne parlions absolument pas il y a encore 20 ans, c’est le changement climatique. Aujourd’hui, tout comme notre devoir est de chercher à préserver au mieux notre planète, nous devons aussi anticiper sur l’avenir pour le bien de notre viticulture, de nos terroirs et donc de nos Appellations," indique en préambule Thierry Gasco, Président des Oenologues de France.