L
e Ministère de l’Agriculture vient de mettre en place un groupe de travail, présidé par le Languedocien Jérôme Despey, chargé de faire des propositions pour la protection des cépages alsaciens.
L’Association des Viticulteurs d’Alsace (AVA) est très inquiète de la récente légalisation de la plantation de tous les cépages sur tout le territoire français. Les viticulteurs alsaciens redoutent « un détournement de notoriété et un risque de tromperie du consommateur si des cépages comme le Riesling et le Gewurztraminer peuvent être mentionnés sur des vins sans indication géographique » comme l’autorise la réforme de l’OCM à partir du 1er août prochain. Ils réclament donc l’interdiction de mentionner ces cépages pendant une période de 10 ans, un délai qui leur permettrait d’axer leur communication sur la mention Alsace. Une revendication bien sûr contestée dans certaines régions comme le Languedoc où on fait valoir que tous les pays du Nouveau Monde tout comme nos voisins espagnols ou allemands mettent déjà en avant la mention des cépages alsaciens sur leurs étiquettes et qu’il serait malvenu et discriminatoire d‘en priver les régions françaises.
La réforme de l’OCM prévoit la possibilité pour les états membres d’interdire la mention d’un cépage pour les vins sans IG (art 60, paragraphe 2 du règlement du conseil), mais seulement sous deux conditions :
1) Que les surfaces plantées soient si faibles que les coûts des contrôles soient prohibitifs, ce qui sera évidemment le cas dans les régions nouvelles de plantation de ces cépages
2) Qu’il y ait des risques de confusion pour le consommateur dans le cas où le cépage fait partie intégrante d’une AOP ou d’une IGP, ce qui n’est pas le cas pour les cépages alsaciens puisque le nom de l’appellation est vin d’Alsace et non Riesling ou Gewurztraminer.
Le groupe de travail doit rendre ses conclusions dans les prochaines semaines pour que la France puisse notifier sa décision à la Commission européenne avant le 1er août 2009.