L
'affaire avait fait grand bruit lors de sa révélation fin 2007 (pour lire notre article, cliquez ici). On attendait le verdict et surtout les peines respectivement fixées par les juges pour les responsables de supermarchés, intermédiaires et producteurs (une cinquantaine en tout) qui constituaient la chaîne de ce traffic de sucre. L'Interprofession du Beaujolais ne s'est pas portée partie civile, mais a au contraire fait passer force messages pour arguer de la bonne foi des producteurs, qui auraient chaptalisé en anticipant une autorisation administrative de le faire, laquelle autorisation n'a finalement pas été délivrée malgré la médiocre qualité d'un millésime 2004 pauvre en soleil.
Le jugement a été rendu le mardi 17 mars et les sanctions sont globalement supérieures aux réquisitions du ministère public, en particulier pour les producteurs qui doivent payer selon les cas de 1.000 à 20.000 euros d'amendes et ont récolté des peines de 12 à 15 mois de prison avec sursis.Reste que les sanctions les plus lourdes ont été prononcées à l'encontre des intermédiaires qui achetaient le sucre au noir dans les supermarchés (un an de prison et 35.000 euros d’amende pour l’un, six mois avec sursis et 25.000 euros pour l’autre). Mais pour les producteurs, “C’est la stupeur”, commente l’avocat de 41 viticulteurs, Me Michel Desilets. “Ces peines sont ressenties comme éliminatoires : certains exploitants n’ont pas vendu leur vin depuis deux ans et mangent grâce au salaire de leur épouse, ces amendes peuvent les pousser à mettre la clef sous la porte”.
[Source : France Info ]