L
e 11 mars prochain, à Paris, dans le cadre du premier colloque final du Programme National de Recherche en Alimentation de l'Association Nationale pour la Recherche (ANR) et de l'Institut scientifique de recherche agronomique (INRA), le Professeur Dominique Lanzmann-Petithory, PhD en épidémiologie de la nutrition, médecin en santé publique aux Hôpitaux de Paris et enseignant chercheur à l’université de Bordeaux 2, présentera les résultats des seules études épidémiologiques menées sur vin et cancer, en France. Ces études, dites "de Nancy" avaient pour objectif de déterminer les relations entre la consommation de différentes boissons alcoolisées (vin, bière, alcools forts, selon la dose), et les risques des principaux cancers sur une population de l’est de la France de 100 000 sujets suivis depuis 1978 (pour accéder à la présentation complète du projet, de ses objectifs et partenaires, cliquez ici.)Les premiers résultats parus dans les années 90 avaient déja montré pour la première fois en France qu’une consommation modérée d’alcool, plus particulièrement de vin, est associée avec une réduction de 40 % de la mortalité cardio-vasculaire chez l'homme d'âge moyen. Les résultats qui seront publiés le 11 mars concernent la mortalité par cancers dans les deux sexes, en différenciant les plus fréquents chez l’homme (en particulier prostate, côlon, poumon) et chez la femme (en particulier sein, côlon) selon la nature et la quantité de boissons alcoolisées consommées. "Cette cohorte régionale française est une des rares (2 ou 3) dans le monde ayant assez de sujets pour pouvoir faire des sous-groupes de buveurs exclusifs de vin, et donc pour différencier les relations vin - causes de mortalité des autres boissons alcoolisées. La région Est de la France présente la particularité d’avoir à la fois un groupe important de buveurs de vin et aussi de buveurs de bière."
Sous la coordination du Professeur Dominique Lanzmann-Petithory, les équipes se sont fixé pour objectif d'apporter des réponses aux questions suivantes :
- À partir de quelle quantité de différentes boissons alcoolisées, le risque de cancer de la prostate, du côlon,
du poumon, du sein augmentent chez l’adulte d’âge moyen ?
- Y a-t-il des différences selon les boissons alcoolisées ?
- Y a-t-il une dose de certaines boissons alcoolisées correspondant à une protection contre certains types de
cancers ? Chez l’homme ? Chez la femme ?
"Naturellement, si les résultats sont significatifs, quelle qu’en soit la teneur, nous les publierons et les communiquerons", s'est engagée l'équipe. Les résultats seront présentés le 11 mars prochain, donc, mais on sait d'ores et déjà qu'ils démontrent globalement qu'une consommation modérée de vin, à la différence des autres boissons alcoolisées, réduit le risque de mortalité par cancer : "L’analyse de notre cohorte a pour la première fois démontré que le vin, consommé à la dose de 1 à 3 verres par jour chez l’homme, et seul le vin parmi les boissons alcoolisées, était associé avec une baisse de 20 % de la mortalité par cancers. Ces résultats ont été confirmés au Danemark."