L
a publication du rapport de l’Inca sur l’alimentation et le cancer, et reprise par la presse nationale, pose aujourd’hui un problème à l’ensemble des professions liée au vin. Quelle est votre position ?
M.H. : Bien sûr, c’est regrettable que des affirmations non justifiées – ou du moins mises en doute par une partie des scientifiques – prennent aujourd’hui le devant de la scène, et remettent en cause l’ensemble de notre culture, depuis Pasteur. C’est une pratique condamnable. L’ensemble de la filière vin – œnologues, cavistes, sommeliers, vignerons – se doit de se fédérer pour riposter.
Quelles pourraient être les conséquences à moyen et long terme pour nos métiers ?
M.H. : Ce qui est grave, c’est que cela montre une civilisation aujourd’hui en déroute, en perte des valeurs humanistes, de partage et de compréhension. Nous avons toujours prôné la modération, nous sommes des disciples d’Epicure, c’est-à-dire que le plaisir est dans la modération. Si les gens buvaient 1 ou 2 verres de vin par jour, peut-être consommeraient-ils moins d’antidépresseurs, et notre Sécu serait moins déficitaire !
Comment réagir aujourd’hui face à ce risque de prohibition ?
M.H. : Il y a une provocation de la part des lobby anti-alcool. L’amalgame entre le vin et les alcools forts est à dénoncer. Sommes-nous face à un lobby anti-vin ? On pourrait presque le penser.
Nous sommeliers, nous continuerons à servir du vin à table, le vin fait partie intégrale d’un repas, c’est culturel. Ne vaut-il pas mieux boire un verre de vin au cours de son repas plutôt qu’un verre de cette boisson gazeuses dont je ne citerai pas le nom et dont les conséquences sur la santé, notamment l’obésité, sont en train de prendre des proportions inquiétantes.
Nous sommes les garants d’une culture et nous continuerons à guider et à initier les consommateurs à la découverte du vin.