a grande distribution britannique rend des comptes au consommateur, après la parution d'un rapport de l'association War on Want, repris dans la presse nationale et notamment dans The Guardian. L'association britannique War on Want a pour but de combattre la pauvreté dans le monde et notamment lorsqu'elle trouve ses racines dans les effets pervers de la mondialisation. Son rapport sur la situation des ouvriers de la vigne en Afrique du Sud (pour lire en anglais le rapport Sour Grapes, cliquez ici) décrit une province du Cap où travailler la vigne une journée vaut moins de 4,50 €.
Selon l'association War on Want, l'appauvrissement des ouvriers de la vigne en Afrique du Sud et la dégradation de leurs conditions de travail serait l'effet d'un abus de position dominante exercé par les agents des compagnies britanniques de courtage en Afrique du Sud ; seuls les gros producteurs comme DGB ou Distell seraient en relation directe avec leurs distributeurs et 90 % des vins sud-africains vendus au Royaume-Uni arrivraient sur le marché par l'intermédiaire d'agents issus de compagnies britanniques ; 12 agents totaliseraient ainsi à eux seuls 80 % des ventes. De cette double position dominante de la grande distribution et des intermédiaires résulterait une pression intense sur l'offre de vin en Afrique du Sud. Au moment où les acheteurs britanniques font jouer la concurrence entre les pays du Nouveau-Monde, où les coûts de productions sont tendus à la hausse, les salaires et les emplois des ouvriers de la vigne sont les variables d'ajustement de la compétitivité des vins sud-africains. Le Royaume-Uni est le premier importateur de vins sud-africains, absorbant chaque année 27 % des exportations sudafricaine. Les supermarchés contrôlent le marché du vin et vendraient 80 % des vins importés au Royaume-Uni. Les vins d'Afrique du Sud représentent 20 % des vins importés chez Tesco, 14 % chez Co-op, 12 % chez Sainsbury et 9 % chez Asda comme chez Morrisons.
L'association War on Want n'encourage en aucun cas le boycott des vins sudafricains, mais demande au gouvernement de légiférer sur les engagements des distributeurs sur les conditions de production de leurs fournisseurs tout en dirigeant son offensive médiatique vers la grande distribution. Selon Simon McRae, qui dirige la campagne chez War on Want : "Beaucoup de gens seront outrés d'apprendre que le vin sud-africain en vente au supermarché coûte moins que ce que les gens qui l'ont produit ont gagné en une journée de travail".
Les portes paroles des chaînes de grande distribution se sont empressées d'assurer les consommateurs de l'attention portée aux conditions de travail des employés de leurs fournisseurs. Tesco a notamment déclaré : "Nous prenons extrêmement au sérieux nos responsabilités sur la chaîne d'approvisionnement en Afrique du Sud et dans tous les pays où nous intervenons. Tesco vend une gamme de vins sud-africains qui porte le logo Fairtrade du commerce équitable. Nous sommes également membres de la Wine Industry Ethical Trade Association qui défend l'éthique dans le commerce du vin, citée par War on Want pour ses bonnes pratiques. Les salaires et couvertures sociales pratiqués par nos fournisseurs sont toujours au dessus des minima fixés par la loi nationale."
Royaume-Uni : War on Want dénonce l'exploitation des ouvriers de la vigne et du vin en Afrique du Sud
Par Vitisphere Le 17 février 2009
L
Vous n'êtes pas encore abonné ?
Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Pas encore de commentaire à cet article.