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es salariés de Moët et Chandon ainsi que ceux de Veuve Clicquot sont en grève aujourd'hui, 4 février 2009. La grève intervient après la présentation vendredi dernier 30 janvier d'une réorganisation des activités du groupe LVMH en Champagne. Dans le cadre de son projet d'entreprise "Ambition 2013", le groupe prévoit en effet la création d'une entité juridique "MH Champagne & Services" réunissant toutes les sociétés champenoises du groupe, ce qui représente 1700 salariés, 1500 hectares de vignes et 60 millions de bouteilles expédiées chaque année.
Pour Patrick Leroy, délégué syndical CGT de la maison Veuve-Clicquot et secrétaire général du syndicat CGT champagne, « Tous les contrats de travail vont être remis à plat ainsi que tous les accords d'entreprise et les usages. (...) Il y aura une incidence sociale avec la mise en place de MH Champagne & Services ». Avec la renégociation générale des contrats de travail sous l'intitulé de la nouvelle société, les représentants de la CGT ont exprimé leurs inquiétudes sur les questions de l'emploi, des retraites, de l'identité des marques au sein de la nouvelle entité, et de l'intéressement « Cela représente près de 20 % de la rémunération actuelle. Ce n'est pas anodin », précise Patrick Leroy.
Face aux inquiétudes des salariés des six entreprises champenoises concernées, le groupe a souhaité s'engager en toute transparence et plaide l'effort de simplification juridique et administrative : « Il s'agit d'un projet de simplification juridique » explique Frédéric Cuménal, président de Moët & Chandon, « Notre but n'est en aucun cas de remettre en cause les acquis sociaux, ni l'emploi. J'ai d'ailleurs instruit la direction des ressources humaines à ce propos. On ne touchera à rien. Nous nous engageons à retranscrire à l'identique les avantages sociaux comme les anciens acquis des différentes entreprises dans le cadre de la nouvelle entité. »
Cécile Bonnefond, présidente de Veuve-Clicquot, a quant à elle déclaré : « On garde notre identité. Elle reste attachée à notre culture tout comme nos sites de production et la gestion de notre vignoble. » Les règles d'attribution des primes d'intéressement aux résultats de l'entreprise seront les seuls éléments à évoluer avec la nouvelle structure, exception faite d'une amélioration des outils de contrôle de la qualité et d'un dialogue renforcé avec les fournisseurs de raisin, promet la direction. Les propos rassurants de cette dernière qui affirme que "notre volonté ne sera pas de faire marche arrière" sur l'intéressement n'ont cependant pas convaincu les syndicats.
[ Source : l'Union ]