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’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) vient d’achever une analyse prospective portant sur les conséquences techniques et économiques du retrait, voire de l’exclusion, des molécules phytosanitaires, proposé par la Commission européenne et le Parlement européen et dont l’arbitrage devrait intervenir dans les prochaines semaines. L’étude de l’IFV, basée sur la première approche globale effectuée, en mai 2008, par le Pesticides Safety Directorate (PSD), montre que des protections affaiblies ou inopérantes occasionneraient des pertes quantitatives et qualitatives ayant obligatoirement des répercussions sur le revenu et l’emploi viticoles et, au-delà, sur les résultats de la filière à l’export comme sur le marché intérieur. Selon les auteurs de l’étude, « les nouveaux critères d’exclusion proposés par la Commission européenne et le Parlement européen conduire à des impasses techniques concernant la lutte contre l’oïdium, les tordeuses de la grappe ou la pourriture grise. Selon les millésimes et les régions viticoles, une pression mildiou forte pourrait mener, par endroit, à une destruction totale de la récolte ».
Depuis 1996, les consommations de produits phytosanitaires ont été considérablement réduites grâce aux efforts d’optimisation de la lutte chimique par une meilleure prévision des risques et le respect des règles de la lutte raisonnée et des bonnes pratiques agricoles. L’IFV évalue à 40 % la réduction de ces intrants. « Le manque actuel de solutions concrètes alternatives et la sévérité des nouveaux critères d’exclusion risquent d’amener la filière viticole française à ne plus pouvoir lutter efficacement contre les maladies cryptogames de la vigne" , conclut l’IFV qui prône la poursuite des travaux concernant l’optimisation de l’application des produits phytosanitaires dans le cadre du programme « OptiDose ». Les recherches entamées sur le matériel végétal et les défenses de la plante pourraient également déboucher sur des solutions alternatives à moyen terme.