Un début de campagne marqué par une baisse des transactions de vin et un maintien des cours

n conseil de direction spécial filière viticole s'est réuni à Viniflhor le 12 novembre dernier et a dressé le constat suivant pour les dix premiers mois de l'année 2008 et la fin de la campagne 2007-2008.

Les prévisions de récolte à l'échelle européenne (164 Mhl) font état d'une baisse de 3 % par rapport à 2007 et de 11 % par rapport à la moyenne quinquennale 2003-2007. En France, avec moins de 43 Mhl dont 21,4 Mhl en VQPRD, 12,2 Mhl en vins de pays, 2,3 Mhl de vins de table sans IG et 6,9 Mhl en vins aptes à la production de Cognac et Armagnac, le potentiel de récolte pour 2008 devrait être le plus faible enregistré depuis le gel de 1991 et serait inférieur de 17%, soit 9 Mhl, à la moyenne quinquenale 2003-2007.

Du côté des marchés à la production, Viniflhor note d'importants reculs des transactions, en volume et en valeur, par rapport à octobre 2007. Les cours restent cependant fermes, voire en hausse, grâce aux faibles quantités disponibles à la vente.
Rosés et rouges suivent cette tendance en vrac où les vins de table accusent le coup (374 mhl ; -19 % / 2007-08), tandis que les vins de pays tiennent péniblement le cap (725 mhl ; -1 %), avec un retard accusé sur la scène des vins de cépages. Les cours se sont quant à eux orientés à la hausse après le recul de la fin de la dernière campagne, les prix (3,11 €/°.hl de moyenne en VDT ; +7 % / 2008-07 et 50,86 €/hl en VDP ; +8 %) ; ils progressent à présent à des niveaux supérieurs à ceux de la même période de 2007/08, en particulier pour les nouveaux vins.
En blanc, les ventes cumulées sont très réduites depuis le début de la campagne (64 mhl en VDT ; -45 % / 2007-08 et 105 mhl en VDP ; -31 %), notamment sur les vins de table. Les cours (4,70 €/°.hl de moyenne en VDT ; +24 % / 2007-08 et 90,77 €/hl en VDP ; +39%) restent à des niveaux comparables à ceux de la fin de la campagne précédente, en forte progession par rapport à la moyenne des premières semaines de 2007/08, avec une prime significative pour le nouveau millésime.

Du côté des marchés à la consommation, la demande domestique inquiète le conseil, qui a rappelé les chiffres fournis par la Direction des Douanes et qui concernent la consommation, en baisse globale de juillet 2007 à juillet 2008 (-1,1 %), qui cache une petite hausse de la consommation des VQPRD (+1,4 %) et une sérieuse baisse de la consommation des autres vins (- 4 %). Ainsi, le retard cumulé sur la campagne est de 350 mhl. En tendance depuis le début des années 90, le marché intérieur diminue de 190 mhl chaque année.

Enfin, à l'export, la campagne 2007/08 s’achève sur un bilan contrasté avec une pause dans la croissance jusqu'ici ininterrompue des exportations de champagne, tandis que le marché des vins tranquilles bénéficie de l'effet "Bordeaux 2005", plus particulièrement en valeur. Ce dernier ne compensent pas les dégâts causés par les effets de taux de change et la raréfaction de l'offre qui renchérissent les prix sur les vignobles d’appellations et de vins de table et de pays. Au bilan de campagne – 7,0% avec 14,3 millions d’hl et +6,6% en valeur avec 7 milliards d’€.

[ Source : Viniflhor ]