a France perdra son titre de premier producteur mondial de vin au profit de l’Espagne d’ici 2015. C’est ce que prédit une étude réalisée par le Credoc( Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) à la demande des Vignerons Indépendants. La production française passerait de 52,8 millions d'hectolitres sur la période 2000-2004 à 43,9 millions en 2015, soit une baisse de 20%. Cette chute de la production résulte de la diminution des volumes consommés, surtout sensible pour les vins rouges, les blancs et rosés restant stables. La baisse de la consommation de vins rouges est estimée à 2,6% par an entre 2000 et 2008 et 1,1% entre 2008 et 2015. Les vins français vont également accuser un recul à l’exportation, non seulement sur les marchés traditionnels d’Europe de l’Ouest, mais également sur les marchés émergents, notamment en Chine ou au Japon, face à la concurrence des pays du Nouveau Monde, souvent plus agressifs et efficaces commercialement. Sur les 12 principaux marchés étrangers, représentant 81% des ventes françaises, les exportations en volume baisseraient de 1,1% en moyenne par an entre 2005 et 2015.
Le point de vue de Vitisphere :
Nous écrivons souvent que les vins hispaniques (Argentine, Chili et Espagne) sont les principaux concurrents des vins rouges français (Languedoc, Côtes du Rhône, et aussi Bordeaux). Toutefois l'étude du Credoc ne parait pas trés étayée, car elle repose sur le point de vue des vignerons français. Elle fait abstraction des réalités techniques et économiques espagnoles :
1) pour la première fois, une partie du vignoble espagnol sera arraché dans le cadre de la nouvelle OCM,
2) les coûts de production augmentent en Espagne (irrigation, normalisation environnementale...)
3) Le prix de vente moyen des vins espagnols ne permet pas de financer les coûts de marketing, en tous cas moins qu'en France.
Le principal atout des vins espagnols est la concentration des acteurs de la production et la commercialisation : 3 fois moins d'opérateurs qu'en France !