L
a campagne d'Interloire "Cabernet d'Anjou, Qui ose dire que jeunesse ne rime pas avec délicatesse", condamnée en première instance, blanchie en appel, vient d'être à nouveau condamnée en Cassation. Les juges ont estimé que ces mots "renvoyaient au comportement humain", et ne se limitaient donc pas à la description du produit. Surtout, il ont estimé que cela poussait à la consommation du produit. Parlons-nous vraiment le même français? Ou est-ce que la juridiction suprême du droit français a perdu le sens des mots? Parfois, les mots me manquent, justement. Tout d'abord, je ne vous apprend rien, les modalités de la Loi Evin sont démentielles - tout est interdit, ou presque. Mais même le peu qui n'est pas interdit devient suspect, ce qui, dans les faits revient presque au même. Où est le libre-arbitre du consommateur, dans son interprétation de la publicité? Cette campagne ne pousse pas plus à la consommation que la simple publication d'une photo de bouteilles!
Si l'on veut supprimer toute possibilité de pub sur le vin en France, on en prend le chemin.
Mais qu'on le dise vraiment! Les Français pourront alors, peut-être, choisir en conscience les députés qui changeront la loi, dans le sens voulu par les lobbies anti-vin, ou bien - je l'espère - dans le sens d'une libéralisation.
Messieurs les chefs de cabinets, messieurs les juges, messieurs les médecins appointés par les groupes de pression, laissez nous de grâce décider par nous mêmes ce qui est bon pour nous, au lieu de nous infantiliser. Que faites vous de l'éducation au goût? Voulez-vous remplacer les parents, les éducateurs?
Hervé Lalau
Membre APV
Membre CWW
Secrétaire Général FIJEV