En 2007, les anglais pourront soigner leur coeur avec le vin !

e début de l’année est propice aux bonnes résolutions.

Ce matin, j’écoutais le photographe écologiste Yann Arthus-Bertrand à la radio. En gros, pour lui, la planète est malade, bien plus malade qu’il n’y paraît à nos yeux de néophytes, et les remèdes ne viendront pas seulement des politiques.

«On a les politiques qu’on mérite», disait-il, «et le citoyen peut déjà faire beaucoup par lui-même».
Et Arthus-Bertrand de citer l’exemple des fruits, que l’on fait venir du bout du monde, hors saison, à des coûts environnementaux hors de proportion avec l’utilité de la production.
Cela m’a remis en mémoire une information glanée le mois dernier dans un magazine britannique. Un importateur anglais a eu l’idée de faire produire un vin présentant une teneur élevée en anti-oxydants, dans le but de marketter ses avantages en matière cardio-vasculaire.
Ce qui fut fait, sous le nom de «Red Heart». Là où cela devient curieux, c’est que le choix de l’importateur s’est porté sur le cépage petit-verdot ; et là ou cela devient encore plus curieux, c’est qu’il soit allé le chercher en Australie.
Nos amis Anglais devraient pourtant savoir qu’on en trouve plus près de chez eux, dans cette contrée sauvage qu’on appelle le Bordelais. A croire que depuis qu’elle est redevenue française, dans les années 1400, l’ombre de Mordor s’est étendue sur la région...
Quoi qu’il en soit, les effets bénéfiques du produit sont discutés. Certains diététiciens estiment que l’ingestion sous forme liquide n’est pas le mode d’absorption le plus adaptée pour les anti-oxydants. Je n’ai pas le bagage scientifique pour en juger. Mais je sais une chose : l’Université de Londres a conduit récemment une étude sur ce thème ; il en ressort que le vin le plus chargé en anti-oxydants n’est autre que notre bon vieux Madiran. C'est toute la différence entre marketing de la demande et authenticité de l'offre.
Allez, c’est décidé ; demain, je bois authentique. Plus besoin de payer le transport en bateau depuis les Antipodes. Ni le fuel. Moi aussi, j'aime ma planète.

Hervé Lalau
Secrétaire Général Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains du Vin